Cependant, l'EM nécessite une formation supplémentaire lourde pour les professionnels de la santé afin de développer les compétences nécessaires à l’amélioration de la motivation des patients vis-à-vis des changements de comportement qu’ils vont devoir faire. Habituellement, cela nécessite aussi un temps de contact prolongé avec les patients sous la forme de séances prolongées ou supplémentaires avec un thérapeute pour explorer les comportements actuels et permettre aux patients d'identifier et de mettre en œuvre les solutions potentielles. Il est donc important d'analyser si l'EM, en soi, ajoute à l'efficacité des programmes de gestion comportementale du poids (PGCP) car son efficacité, indépendamment des autres composantes comportementales, n'est pas claire. Une équipe américaine s’est donc donné comme objectif d’évaluer la contribution indépendante de l'EM (mené dans le cadre d'un PGCP) dans le contrôle du poids et l'amélioration du bien-être psychologique, ceci par une revue systématique avec méta-analyse des essais contrôlés randomisés menés chez des adultes ou des adolescents visant à perdre ou à maintenir le poids et comparant des programmes incorporant l'EM à des interventions sans EM. Quarante-six études portant sur 11 077 participants, principalement obèses, ont été incluses. À 6 mois, les PGCP utilisant l'EM étaient plus efficaces que l'absence d'intervention ou l’intervention minimale (- 0,88 kg ; IC 95 % = - 1,27 à - 0,48 ; I2 = 0 %) mais n'étaient pas significativement plus efficaces que l'intervention d'intensité plus faible (- 0,88 kg; - 2,39 à + 0,62 kg ; I2 = 55,8 %) ou d’intensité similaire (- 1,36 kg ; -2,80 à + 0,07 kg ; I2 = 18,8 %). À 1 an, les données étaient trop rares pour regrouper les comparaisons avec une intervention nulle/minime, mais l'EM n'a pas produit de changement de poids statistiquement significatif par rapport à une intervention de PGCP d’intensité plus faible (- 1,16 kg ;- 2,49 à +0,17] ; I2 = 88,7 %) ou d'intensité similaire (- 0,18 ; 2,40 à 2,04; I2 = 72,7 %) sans EM. Les études avec un suivi de 18 mois étaient également rares ; l'EM n'a produit aucun avantage statistiquement significatif dans aucune des catégories de comparaison. Il n'y avait aucune preuve de différences entre les sous-groupes en fonction des caractéristiques de l'étude, des participants ou de l'intervention. Trop peu d'études ont évalué les effets sur le bien-être psychologique pour les regrouper, mais les données n'ont pas suggéré que l'EM était efficace de manière indépendante. En conclusion, il n'y a aucune preuve que l'EM augmente l'efficacité des PGCP dans le contrôle du poids. Compte tenu de la formation intensive requise pour sa mise en œuvre, il ne paraît pas indispensable d’ajouter l'EM aux programmes de gestion comportementale du poids.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus