Il s’agit d’une entité à faible potentiel malin d’un point de vue clinique. Son diagnostic histologique est difficile car les structures microfolliculaires et, surtout, les caractéristiques nucléaires limites de ces lésions sont en effet, à l'origine de divergences de diagnostic d’un histologiste à l’autre. Cependant, en raison de son comportement indolent, le NIFTP doit être considéré comme une tumeur avec un faible risque de récidive. En conséquence, ces patients peuvent être traités par lobectomie sans qu'il soit nécessaire de compléter la thyroïdectomie et de faire une totalisation par iode radioactif. Le diagnostic de NIFTP ne peut être fait que par un examen histologique sur des lames obtenues à l’intervention. Même si les critères de diagnostic cytologique sont affinés en permanence, l'identification du NIFTP par cytoponction est actuellement irréalisable. Aussi en cytoponction, ces lésions sont considérées comme suspectes de malignité (Bethesda V) ou franchement d’allure maligne (Bethesda VI) et c’est l’histologie sur le nodule retiré qui finalement fait le diagnostic de NIFTP. L'introduction de la notion de NIFTP en tant qu'entité distincte à faible potentiel malin dans la pratique clinique devrait avoir fait changer le diagnostic de malignité dans les compte-rendus histologiques puisque ces NIFTP ne sont pas comptés comme des tumeurs malignes. Mais quelle est réellement l’ampleur du changement ? Pour le savoir, une équipe italienne a mené une revue systématique de la littérature pour obtenir des informations plus fiables sur l’impact réel du NIFTP sur le diagnostic de malignité des patients opérés de la thyroïde à la suite d’un diagnostic de cytoponction suspecte (Bethesda V) ou maligne (Bethesda VI). Comme ces nodules considérés comme suspects ou malins à la cytoponction sont opérés, ces deux catégories de diagnostics sont les principales entités sur lesquelles l’avènement du NIFTP a un impact clinique. Une recherche documentaire exhaustive des bases de données en ligne a été effectuée en novembre 2018. La recherche a été menée à la recherche de données de NIFTP histologiquement prouvé ayant bénéficié d’une cytoponction avant l’opération. Cent cinquante-sept articles ont été identifiés et neuf ont été inclus dans l'étude. Au total, parmi les 13 752 thyroïdectomies, la prévalence de cancer est de 45,7%. Lorsque le NIFTP était considéré comme non malin, la différence de risque de diagnostic de malignité était de 5,5%. En appliquant une méta-analyse, la prévalence poolée de NIFTP parmi les nodules ayant une cytoponction suspecte (Bethesda V) était de 14% et parmi les nodules ayant eu une cytoponction en faveur de la malignité, elle était de 3%. En conclusion, cette méta-analyse montre que l'inclusion de la notion de NIFTP entraîne une réduction du diagnostic de malignité de 14% en cas de cytoponction suspecte et de 3% en cas de cytoponction d’aspect malin. Il faut bien avoir conscience de ces données pour éviter un traitement excessif (totalisation, iode radioactif) chez des patients qui en fait n’en ont pas besoin.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus