L’insuline detemir (Lévemir®), un analogue de 1ère génération d’insuline basale, a été très étudié au cours de la grossesse et est maintenant largement utilisée en pratique clinique. L’insuline degludec (Tresiba®) est une insuline basale de seconde génération qui en dehors de la grossesse permet une réduction supérieure de la glycémie à jeun avec un risque inférieur d’hypoglycémie nocturne en comparaison de l’insuline glargine (Lantus®) chez les patients ayant un diabète de type 1. Il était donc important de tester cette insuline degludec chez la femme enceinte en comparaison de l’insuline detemir, chacune étant combinée à de l’insuline aspart (Novorapid®) avant les repas. Il s’agissait d’une étude ouverte, internationale, randomisée, contrôlée, de non-infériorité (EXPECT) qui a été menée dans 50 sites hospitaliers ou centres médicaux de 14 pays chez des femmes âgées de plus de 18 ans ayant un diabète de type 1, qui étaient entre l’âge gestationnel de 8 semaines et l’âge gestationnel de 13 semaines ou qui envisageaient d’être enceintes, et qui ont été assignées de manière randomisée soit à l’insuline degludec 100 U/ml, une fois par jour, soit la detemir 100 U/ml une fois ou deux fois par jour en combinaison avec des bolus d’insuline aspart (100 U/ml) au moment des repas et cela par voie sous-cutanée, bien évidemment. Les participantes qui étaient enceintes recevaient le médicament au moment de la randomisation puis tout au long de la grossesse et jusqu’à 28 jours après l’accouchement. Les participantes qui n’étaient pas enceintes au moment de la randomisation démarraient le médicament avant la conception. Le critère d’évaluation principal était la dernière hémoglobine glyquée mesurée avant l’accouchement. Entre 2017 et 2019, 225 femmes ont été randomisées : 111 à la degludec et 114 à la detemir. L’hémoglobine glyquée moyenne au début de l’étude et de la grossesse était de 6.6 ± 0.6 % dans le groupe degludec et 6.5 ± 0.8 % dans le groupe detemir. La dernière hémoglobine glyquée avant l’accouchement était de 6.2 % ± 0.07 % dans le groupe degludec et de 6.3 ± 0.07 % dans le groupe detemir, donnant une différence estimée de traitement de -0.11 % (IC 95 % = -0.31 à +0.08 ; p pour la non-infériorité < 0.0001), confirmant la non-infériorité. En comparaison de la detemir, il n’y a pas eu de problème de sécurité supplémentaire avec l’insuline degludec. En conclusion, chez les femmes enceintes qui ont un diabète de type 1, l’insuline degludec peut être utilisée aussi bien que la detemir.
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