Les interventions visant à modifier l’alimentation, à augmenter l’activité physique et à changer les comportements permettent d’obtenir des pertes de poids significatives d’au moins 5%. Néanmoins, après cette perte de poids initiale, la plupart des sujets tendent à reprendre 1 à 2 kilos par an, avec parfois des vitesses de reprise pondérale plus rapides dans les premières années.
Les approches comportementales permettent d’aider les personnes à adopter et à conserver des comportements leur permettant de gérer les situations qui pourraient conduire à une reprise du poids. Les approches comportementales de maintien du poids peuvent être différentes de celles qui conduisent à la perte de poids. Chez des patients qui avaient perdu au moins 4 kg grâce à un programme de perte pondérale, une équipe américaine a donc évalué l’efficacité d’une intervention visant à maintenir le poids, en comparaison d’une prise en charge "habituelle". Leur programme de maintien du poids était particulièrement ciblé sur les processus cognitifs et comportementaux, et il était organisé de manière très économe, les contacts entre les patients et les soignants se faisant essentiellement par téléphone, avec une progressive diminution de la fréquence des appels. L’étude randomisée en deux groupes parallèles a été menée dans trois centres aux Etats-Unis. Le programme de maintien du poids était essentiellement organisé autour d’appels téléphoniques permettant d’analyser la satisfaction des patients vis-à-vis de leurs objectifs, d’organiser la prévention des rechutes, de promouvoir l’auto-surveillance et le soutien social, alors que pour le groupe ayant la prise en charge "habituelle", aucun contact n’était pris. Sur les 504 patients qui ont démarré le programme de perte de poids, 222 ont perdu au moins 4 kg et ont donc ensuite été assignés soit au groupe "programme de maintien du poids" (N=110), soit au groupe "prise en charge habituelle". La plupart des patients étaient des hommes d’âge moyen. La perte de poids moyenne au cours de la première phase de l’étude était de 7.2 ± 3.1 kg. La reprise de poids était significativement inférieure dans le groupe "intervention avec programme de maintien du poids" où elle n’était que de 0.75 kg en moyenne en comparaison du groupe "prise en charge habituelle", où elle atteignait 2.36 kg en moyenne, avec une différence estimée moyenne de 1.6 kg ; IC95%=0.07 à 3.13 kg (P=0.04). Il n’y avait pas de différence significative en termes d’évaluation des prises caloriques ou de la marche ou de l’activité physique modérée à 56 semaines. Il n’y a pas eu d’effet secondaire. En conclusion, une intervention ciblant les stratégies de maintien du poids et donnée de manière très économe par téléphone, ralentit de manière modeste le taux de reprise de poids chez les sujets obèses.
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