Obésité : étude comparée entre mini-bypass gastrique et bypass gastrique Roux-en-Y

09/04/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Nutrition
La technique de chirurgie bariatrique appelée mini-bypass ou bypass gastrique à une anastomose (One anastomosis gastric bypass, OAGB), est utilisée de plus en plus fréquemment dans le traitement de l’obésité morbide. Toutefois son efficacité et sa sécurité restent débattues.

Le Lancet publie les résultats d’un essai randomisé multicentrique français, coordonné par des Lyonnais (M. Robert et E. Disse), l’essai YOMEGA, qui a comparé le mini-bypass au bypass Roux-en-Y. Il s’agissait d’une étude prospective de non infériorité menée dans 9 centres d’obésité en France. Les patients étaient éligibles si leur IMC était ≥ 40 kg/m2 ou s’il était ≥ 35 kg/m2 avec au moins 1 comorbidité comme un diabète, une hypertension artérielle, des apnées du sommeil obstructives, une dyslipidémie ou une arthrose, et étaient âgés de 18 à 65 ans. Le critère d’évaluation principal était le pourcentage d’excès d’IMC perdu 2 ans après la procédure. Entre mai 2014 et mars 2016, sur les 261 patients qui ont été screenés, 253 (97 %) ont été assignés de manière randomisée au mini-bypass (n = 129) ou au bypass Roux-en-Y (n = 124). Cinq patients n’ont pas eu la chirurgie prévue et après avoir été opérés 14 ont été exclus de l’analyse per-protocole (7 du fait d’une grossesse, 2 du fait d’un décès, 1 parce par retrait de consentement et 4 dont le mini-bypass a été converti en bypass Roux-en-Y. Dans la population per-protocole qui comprenait 117 sujets dans chaque groupe, l’âge moyen était de 43.5 ± 10.8 ans et l’IMC moyen était de 43.9 ± 5.6 kg/m2. Sur les 234, 176 des participants étaient des femmes et 58, soit 27 %, avaient un diabète de type 2. Après 2 ans, la perte moyenne d’excès de pourcentage d’IMC était de -87.9 ± 23.6 % dans le groupe mini-bypass et de -85.8 ± 23.1 % dans le groupe bypass Roux-en-Y, confirmant la non-infériorité du mini-bypass (différence moyenne = -3.3 % ; IC 95 % = -9.1 à + 2.6). Soixante-six événements secondaires graves associés à la chirurgie ont été rapportés : 24 dans le groupe bypass gastrique Roux-en-Y et 42 dans le groupe mini-bypass (p=0.042), dont 9 (21.4 %) du groupe mini-bypass étaient des complications nutritionnelles alors qu’il n’y en avait aucune dans le groupe bypass Roux-en-Y (p = 0.0034). En conclusion, le mini bypass n’est pas inférieur au bypass Roux-en-Y en termes de perte de poids et d’amélioration métabolique à 2 ans. Il y a néanmoins une incidence supérieure de diarrhée, de stéatorrhée et d’événements secondaires nutritionnels qui sont observés du fait de la dérivation pancréatique de 2 mètres liée au mini-bypass, ce qui suggère que cette technique peut être responsable d’une malabsorption.

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2