Prévenir la plagiocéphalie du nourrisson : la HAS publie des recommandations
Le plagiocéphalie, cette déformation du crâne positionnelle due à la position couchée sur le dos du nourrisson, communément appelées "bébé à tête plates", peut constituer une source d’inquiétude pour les parents, même si elles sont bénignes et transitoires. Une association, le Lien, avait ainsi alerté la Haute Autorité de santé (HAS) sur une éventuelle sous-estimation du nombre de cas et de ses conséquences. L’autorité sanitaire s’est donc saisie du sujet et vient de publier des recommandations sous forme d’une fiche mémo rédigée en partenariat avec le Conseil national professionnel de pédiatrie (CNPP). Les spécialistes réaffirment que "le couchage sur le dos est impératif pour prévenir la mort inattendue du nourrisson". Il a permis de réduire ce risque de 76% depuis les années 90. Il faut ensuite informer et rassurer les parents sur la bénignité de ces déformations, dont la conséquence n’est qu’esthétique, et qui disparaissent généralement naturellement vers l’âge de 2 ans. Ainsi il n’y a, selon les données scientifiques, aucune crainte à avoir concernant un retard neurodéveloppemental, ou encore des troubles ophtalmologiques, oculomoteurs ou vestibulaires. Après avoir donné ces informations aux parents, plusieurs mesures de bons sens sont conseillées, en particulier pendant les six premiers mois de la vie du nourrisson (période pendant laquelle le crâne est le plus malléable). Le bébé ne doit ainsi pas rester immobilisé en dehors des périodes de sommeil, et libre de ses mouvements, avec mobilité de son cou, même sur le ventre s’il est bien réveillé. Il faut au contraire l’encourager à varier les postures, et à tourner sa tête à l’aide de diverses sollicitations (tactiles, visuelles, auditives). Il est recommandé de l’installer sur un tapis ferme au sol avec des jouets positionnés autour de lui. En revanche, il est conseillé d’éviter les jouets qui l’obligent à fixer son attention : arches de jeu et mobiles. De même, la HAS souligne les effets délétères des cales-tête, siège-coques, coussins anti-tête plate, etc. En cas de plagiocéphalie, il faut éviter l’appui de la partie aplatie de la tête et de favoriser les moments. La consultation d’un médecin est recommandée pour voir l’intérêt de prescrire des soins de kinésithérapie au plus tôt si l’enfant présente des difficultés à bouger son cou (torticolis). Enfin, dans les cas rares d’absence d’amélioration de la déformation crânienne après une prise en charge adaptée, une orientation vers un centre de compétences ou de référence des malformations crânio-faciales doit être effectuée le plus tôt possible (dès la fin du 1er semestre). Il s’agit de vérifier l’absence d’un trouble sous-jacent. Une équipe pluridisciplinaire évaluera alors l’intérêt de prescrire, de manière exceptionnelle, une orthèse crânienne au bébé.
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