En Corée du Sud, le cancer de la thyroïde fait l’objet d’une surveillance nationale très bien organisée et s’il a bien été montré que l’incidence du cancer de la thyroïde avait augmenté dans ce pays comme dans le reste du monde, les données concernant la mortalité n’ont pas été évaluées de manière précise. D’où l’intérêt de cette analyse de cohorte rétrospective constituée de 4 082 patients ayant un cancer de la thyroïde, inclus dans le Programme National de l’Assurance Maladie de Corée, et suivis pendant une médiane de 48 mois. Ces patients ont été comparés à 12 246 sujets témoins appariés pour l’âge, le sexe et les antécédents d’événements cardiovasculaires majeurs, afin d’analyser la cause du décès et les risques de mortalité globale et de mortalité liée au cancer de la thyroïde. Globalement, dans le groupe des patients suivis pour cancer de la thyroïde, 61 décès, soit 1.5 %, sont survenus. La cause la plus fréquente de décès était la mortalité spécifique liée au cancer de la thyroïde (32.8 % des cas), suivie par la mortalité liée à un autre cancer (31.1 %) et la mortalité cardiovasculaire (13.1 %). Le risque de mortalité globale était comparable chez les patients ayant un cancer de la thyroïde et dans le groupe témoin : hazard ratio non ajusté = 1.17 ; IC 95 % = 0.87 à 1.58 ; HR ajusté = 1.25 ; 0.90 à 1.74, après ajustement multivarié pour l’indice de masse corporelle, le statut socio-économique, le tabagisme, la consommation d’alcool, les antécédents d’hypertension, de diabète et de dyslipidémie. De plus il n’y avait pas beaucoup d’arguments pour observer une différence en termes de mortalité cardiovasculaire entre les patients ayant eu un cancer de la thyroïde et le groupe témoin (HR = 0.5 : 0.22 à 1.16) après ajustement pour les facteurs de risque cardiovasculaire. En conclusion, la survie globale est excellente chez les patients ayant un cancer de la thyroïde. La cause la plus fréquente de décès est la mortalité par cancer, ce qui confirme que traiter le cancer de la thyroïde est important. Mais les risques de mortalité globale et de mortalité spécifique, particulièrement de mortalité cardiovasculaire, ne sont pas différents selon que les patients ont ou non un cancer de la thyroïde.
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