Il s’agit de prendre des mesures fortes, à l'image de ce qui a été fait pour le cancer, afin de "se redonner l'ambition de guérir" les maladies mentales. "Aucune action ponctuelle ne pourrait satisfaire l'ambition imposée par la situation de la psychiatrie dans notre pays: une mobilisation nationale s'impose, à l'instar de ce que fut le plan cancer", juge l'Académie dans un rapport publié le 27 juin. Pour ses auteurs, "les données de l'épidémiologie, le poids et le coût des maladies mentales rendent indispensable une évolution radicale des investissements en recherche" et de l'offre de soins. Ils demandent en particulier que la recherche en psychiatrie devienne "une priorité de santé publique". La France doit composer avec la diminution du nombre de lits de psychiatrie générale à l'hôpital, de 60% entre 1976 et 2016 selon l'Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas), qui n'a pas été entièrement compensée par l'augmentation des moyens en ville, où les centres médico-psychologiques sont saturés, alors que les besoins augmentent (2,5 millions de patients suivis en 2016, selon les services statistiques des ministères sociaux). Autre problème, le financement des établissements psychiatriques est inégal selon les régions. Pire, les budgets dédiés ne sont pas toujours intégralement alloués aux services psychiatriques des hôpitaux généraux et universitaires, selon des médecins. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté il y a un an une "feuille de route" pour améliorer les conditions de vie, l'accompagnement et l'accès aux soins des personnes souffrant de troubles psychiques. Fin janvier, une centaine de millions d'euros de crédits supplémentaires avaient par ailleurs été affectés pour 2019 à ce secteur, marqué par diverses mobilisations sociales. Le ministère a également annoncé en avril qu'une "refonte des modalités de financement de la psychiatrie" serait engagée à partir de 2020 pour assurer une meilleure équité entre établissements, mais cette réforme se fera avec "une approche à enveloppe constante".
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