Le diabète de type 1 touche tous les âges mais on a finalement peu de données sur l’épidémiologie du diabète de type 1 à l’âge adulte. La plupart des études se sont exclusivement intéressées au diabète de type 1 des sujets de moins de 20 ans qui comptent pour plus de 85 % de tous les cas de diabète de type 1 et sont faciles à identifier.
La distinction entre le diabète de type 1 et le diabète de type 2 chez l’adulte est plus difficile car à l’âge moyen et chez les sujets âgés, l’incidence du diabète de type 2 augmente de manière importante et le diabète de type 1 représente donc une petite minorité des cas de diabète survenant chez l’adulte. De plus, la mesure des auto-anticorps spécifiques du diabète de type 1 est moins bonne chez l’adulte puisque 1 à 7 % des diabétiques de type 2 ont des mesures d’anticorps faussement positives. Ceci a amené une équipe britannique à utiliser une approche génétique pour classer le type de diabète et pour comparer deux groupes différant seulement par leur susceptibilité génétique au diabète de type 1. Ils ont défini génétiquement le diabète de type 1 comme les cas supplémentaires de diabète survenant dans le groupe à haute susceptibilité génétique pour le diabète de type 1 en comparaison du groupe à faible susceptibilité génétique. Tous les autres cas ont été définis comme des diabètes de type 2. 13 250 (3,5 %) des 379 511 sujets d’origine européenne dans la bio-banque du Royaume Uni ont développé un diabète au cours de leurs 6 premières décennies. Les cas supplémentaires de diabète survenus dans la moitié de la population avec la susceptibilité génétique élevée pour le diabète de type 1, en comparaison avec la moitié de la population avec la susceptibilité génétique basse, étaient au nombre de 1 286. Ces cas génétiquement définis de diabète de type 1 étaient distribués de manière équivalente quel que soit l’âge du diagnostic. 42 % sont survenus chez des sujets dont le diagnostic a été fait entre 31 et 60 ans, représentant 4 % de tous les cas de diabète diagnostiqués après l’âge de 30 ans. Les caractères cliniques du groupe ayant eu un diagnostic de diabète de type 1 lorsqu’ils étaient âgés de 31 à 60 ans étaient similaires aux caractéristiques cliniques du groupe dont le diagnostic de diabète de type 1 avait été fait avant l’âge de 30 ans. Chez les sujets dont le diagnostic de diabète de type 1 avait été fait entre 31 et 60 ans, les caractéristiques cliniques du diabète de type 1 étaient différentes de celles du diabète de type 2 : ils avaient un IMC inférieur (27.4 kg/m2 vs 32.4 kg/m2, p < 0.0001), utilisaient plus souvent de l’insuline au cours de la 1ère année suivant le diagnostic (89 % vs 67 %, p < 0.0001) et avaient plus souvent eu une acidocétose diabétique (11 % vs 0.3 %, p < 0.0001). En conclusion, la susceptibilité génétique au diabète de type 1 est à l’origine d’un diabète non en rapport avec l’obésité, insulinodépendant et qui peut survenir tout au long des 60 premières années de la vie. Ces résultats soulignent la difficulté d’identifier le diabète de type 1 après l’âge de 30 ans du fait de l’augmentation de la prévalence du diabète de type 2. Pourtant, ne pas en faire le diagnostic peut avoir des conséquences graves car ces patients développent rapidement une insulinodépendance.
La sélection de la rédaction
Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?
Michel Rivoal
Non
Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus