Il s’agit plus précisément de la chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols, aussi appelée Pipac, mise au point en Allemagne en 2013. Sept hôpitaux la pratiquent actuellement en France. L’administration s’effectue directement sous forme de spray dans l’abdomen gonflé d’air, après incision et pose de trocards entre les 2 couches du péritoine, sous anesthésie générale. Cela permet de diminuer fortement les effets secondaires liés à l’administration sanguine. La technique est pour le moment réservée aux cancers gynécologiques ou digestifs, en particulier en cas de métastases péritonéales, qui étaient jusqu’à présent difficilement accessibles à la chimiothérapie du fait de la faible vascularisation du péritoine. En outre, la Pipac a l’avantage de pouvoir être proposée à des personnes ayant un état général altéré. Pour l'instant, elle est même réservée aux patients suivant des traitements palliatifs, faute d'avoir pu encore prouver son efficacité avec une étude scientifique large. Mais des premiers retours "très prometteurs" sur ce traitement complémentaire permettent d'entretenir beaucoup d'espoir, selon l'oncologue François Ghiringhelli, à l'origine de son développement depuis 2017 à Dijon. Son coût raisonnable - un investissement de 25 000 euros pour l'injecteur puis environ 2 000 euros de matériel jetable par opération - en ferait une technique abordable. Dès cette année, le Centre de lutte contre le cancer de Nantes prépare une étude multicentrique à laquelle participera Dijon: les premiers résultats objectifs devraient tomber d'ici cinq ans. "Demain, on pourrait appliquer cette technique à des patients moins atteints et obtenir de très bons résultats curatifs, voire préventifs", s'enthousiasme le docteur Orry, responsable du département de chirurgie oncologique de Dijon, insistant toutefois sur le fait que "pour l'instant, il faut être très prudent et ne pas vendre ça comme un remède miraculeux". Cela pourrait aussi déboucher sur l'utilisation d'autres molécules potentiellement plus efficaces mais trop dangereuses pour passer dans le sang. Ou bien se développer pour d'autres types de cancer, comme celui de la vessie et du poumon, là où des membranes similaires au péritoine existent.
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