Depuis 2014, les autorités américaines constatent une augmentation des cas déclaré de paralysie flasque aiguë (PFA). Ce symptôme est constitué par l’apparition soudaine de paralysie d’un ou de plusieurs membres. Il peut être la conséquence d’une infection, en particulier par un poliovirus. Le diagnostic différentiel de PFA comprend plusieurs autres affections, telles que le syndrome de Guillain-Barré, la myélite transverse et d’autres infections (p. ex., d'autres entérovirus, une campylobactérie, etc.). L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande d’ailleurs que les pays procèdent à la surveillance de la PFA afin de suivre l’évolution de la poliomyélite.
Selon les autorités américaines, 252 enfants ont été traités en 2018 pour des symptômes de PFA. Et depuis la semaine dernière, 33 nouveaux cas ont été rapportés. Et avec 80 malades confirmés cette année, on semble s'acheminer vers une année en phase avec les deux dernières années de pic, précise Nancy Messonnier, directrice du centre national pour les vaccinations et les maladies respiratoires au sein des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). En effet, 149 cas avaient été recensés en 2016 et 120 cas en 2014, contre seulement une dizaine de cas en 2015 et 2017, année durant laquelle un enfant est décédé de paralysie flasque. Au total, plus de 400 cas ont été confirmés en laboratoire depuis 2014. La scientifique a assuré que la maladie, dont l'origine reste énigmatique et contre laquelle il n'y a pas de traitement spécifique, restait "rare", malgré l'inquiétude croissante des parents. La plupart des cas concernent des enfants âgés de 2 à 8 ans. Tous se sont plaints de fièvre et de problèmes respiratoires entre trois et dix jours avant de souffrir de paralysie. Certains ont guéri rapidement, beaucoup d'autres restent paralysés. La maladie affecte le système nerveux, au niveau de la moelle épinière. Sur les 125 cas étudiés par les CDC, la moitié étaient positifs à un entérovirus ou un rhinovirus. Mais les scientifiques ignorent encore la cause précise de la PFA. "Cela peut être un des virus que nous avons déjà détectés, ou un virus que nous n'avons pas encore détecté", a expliqué Nancy Messonnier à la presse. "Ou cela pourrait être que le virus déclenche un autre processus qui provoque la PFA, à travers un processus auto-immune". "Les CDC sont une agence qui travaille avec la science et actuellement, la science ne donne aucune réponse", a-t-elle ajouté. Face à la perplexité des chercheurs et à l'absence de traitement, les CDC ont appelé mardi les parents à "chercher une aide médicale immédiate pour les enfants qui souffrent d'une faiblesse soudaine des bras et des jambes".
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