Une étude menée par l’Ansm ne retrouve pas d’argument en faveur d’une augmentation du risque d’atteinte hépatique grave en lien avec l’initiation d’agomélatine comparé aux ISRS pour le traitement des épisodes dépressifs majeurs.
L’agomélatine (Valdoxan) est un antidépresseur potentiellement hépatotoxique. Cependant, ce risque est mal quantifié, notamment en comparaison des autres antidépresseurs. Une étude présentée lors de la session « Surveillance, vigilance et pharmacoépidémiologie » aux Journées Emois 2017, qui se sont déroulées les 23 et 24 mars à Nancy, a permis d’apprécier plus précisément le risque d’atteinte hépatique grave lié à l’initiation d’un traitement par agomélatine et à le comparer au risque associé à la mise sous traitement par un antidépresseur de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Ce travail mené par Sophie Billioti de Gage de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm, Saint-Denis, 93) et le Pôle Epidémiologie des Produits de Santé (Ansm) est une étude de cohorte basée sur les données du SNIIRAM (base de données de l’Assurance maladie) et du PMSI. Les auteurs ont inclus les sujets de plus de 25 ans, affiliés au régime général de l’Assurance maladie, sans antécédents de cancer ni d’infection VIH, et ayant eu une nouvelle délivrance d’agomélatine ou d’ISRS entre janvier 2010 et juin 2015. La survenue d’un événement hépatique grave compatible avec une origine médicamenteuse a été identifiée à partir des diagnostics (principaux ou reliés, codes CIM10 validés) des séjours hospitaliers dans les 6 mois après le début du traitement. Parmi les 3 832 152 sujets inclus d’âge moyen 51 ans (67% de femmes), 14 événements hépatiques graves ont été identifiés parmi les 105 851 sujets ayant reçu un traitement par agomélatine et 548 parmi les 3 726 301 personnes ayant reçu un ISRS, soit des taux d’incidence standardisés respectivement de 46,1 et de 38,8/100 000 personnes-années. L’initiation d’agomélatine versus ISRS n’était pas associée à un risque accru d’événement hépatique grave (HR ajusté : 0,86 [0,50-1,46]). Les résultats étaient similaires en considérant une fenêtre de suivi de 12 mois ou en faisant varier les critères de définition de l’événement. Ainsi, pour les auteurs de cette étude, "les résultats ne fournissent pas d’argument en faveur d’une augmentation du risque d’atteinte hépatique grave en lien avec l’initiation d’agomélatine comparé aux ISRS". Valdoxan reste commercialisé. Dans le dernier avis de l’HAS (21 octobre 2015), la Commission de transparence considérait que, dans l’indication de l’AMM, cet antidépresseur "représente une option thérapeutique de deuxième intention. Un suivi strict de la fonction hépatique doit être effectué avant l’instauration et tout au long du traitement en accord avec le RCP". Un avis favorable était donné au maintien du remboursement en pharmacie de ville et à la prise en charge à l’hôpital.
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