Coqueluche : la vaccination chez la femme enceinte est bien suivie
La vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche est satisfaisante, avec un taux de couverture vaccinale autour de 65% en 2023/2024, en nette augmentation par rapport aux années précédentes. Cette nouvelle donnée est importante dans le contexte épidémique actuel.
En effet, depuis 2022, la coqueluche est en forte recrudescence en France comme en Europe, touchant principalement les plus jeunes nourrissons. Et l’épidémie semble même s’être intensifiée en 2024.
La Haute Autorité de santé (HAS) a donc recommandé, en 2022, la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée (SA), de façon à protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire des anticorps maternels. En outre, en juin 2024, elle a renforcé ces recommandations par un rappel vaccinal pour toutes les personnes susceptibles d’avoir un contact rapproché avec des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois, si la dernière injection reçue date de plus de 5 ans.
Dans ce contexte, une étude a été menée par le groupe EPI-Phare (groupement d'intérêt scientifique constitué par l'ANSM et la Cnam) pour estimer le taux de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes et connaitre les facteurs influant sur la vaccination. Elle a porté sur 386 712 femmes ayant débuté leur grossesse entre le 1er août 2023 et le 31 mars 2024, dont 59,4% avaient accouché à la date du 1er octobre 2024.
Il en ressort que le taux de vaccination contre la coqueluche dans cette population était de 63,2% ; et dans plus de 90% des cas, la vaccination avait eu lieu entre la 18ème et la 34ème semaine de grossesse. Pour les auteurs, cela signifie que cette vaccination a été "largement suivie durant l’épidémie 2023/2024, malgré son caractère non obligatoire", confirme le groupe EPI-Phare dans un communiqué. Le taux était de 65,4% chez les femmes ayant atteint au moins 34 semaines de grossesse au 1er octobre 2024. Et il avait augmenté entre les femmes dont la grossesse a commencé entre août et décembre 2023, et celles l’ayant débutée en 2024 : de 63,8% à 72,4%.
Ces chiffres sont en forte augmentation par rapport aux données des années précédentes. Ainsi la couverture vaccinale avait été estimée à environ 41%, 12%, et 2% pour les années 2023, 2022, et 2021(registre Epi-Mères (grossesses-enfants) construit par EPI-Phare à partir du SNDS).
Les deux vaccins les plus utilisés dans cette nouvelle étude étaient Repevax de Sanofi-Pasteur (67,4%), suivi de BoostrixTetra de GSK (32,2%).
Ce bon taux de couverture vaccinale est cependant à nuancer du fait de fortes disparités régionales. Les taux les plus élevés sont observés les régions du nord et de l’ouest de la France, et les plus faibles dans les DOM, en Corse, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais aussi en Ile-de-France (mais avec des taux très variés allant de 46,6% pour le Val-d’Oise à 75,1% pour Paris).
Des disparités sociales ont aussi été constatées, les femmes vaccinées pendant leur grossesse ayant un niveau socio-économique supérieur que celle qui ne l’avaient pas été, ainsi qu’une meilleure accessibilité aux médecins généralistes.
Références :
D’après un communiqué de Epi-Phare (14 novembre)
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