
Psychiatrie : la pénurie de quétiapine persiste
Les incertitudes demeurent quant au réapprovisionnement en quétiapine, cet antipsychotique largement utilisé dans le traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires.

La forte pénurie, qui le concerne depuis plusieurs semaines, affecterait dorénavant "60% du marché français", a ainsi indiqué lundi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette dernière a ainsi confirmé manquer de visibilité sur une éventuelle reprise de l'approvisionnement. Dans ce contexte, l'agence a remis à jour ses recommandations pour tenter de limiter l'impact de la pénurie.
"On fait face à une vraie absence de visibilité", à "de grosses incertitudes" concernant la remise à disposition de ce traitement qui permette de couvrir les besoins des patients, a indiqué à l'AFP Pierre-Olivier Farenq, directeur du Casar, le centre d'appui des situations à risque de l'ANSM. "Aujourd'hui, quasiment 60% du marché français est impacté" par ces fortes tensions qui concernent entre "200 000 et 250 000 patients par an suivant un traitement à base de quétiapine au long cours", a-t-il ajouté.
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Thierry Bour
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Cette pénurie est liée l’arrêt de la production de la molécule de base par l’entreprise grecque, Pharmaten, dû à "un défaut qualité" apparu à l'été 2024. Cette entreprise fournit en effet 7 des 12 laboratoires qui commercialisent la quétiapine sur le territoire national. Ces laboratoires sont donc dans "l'incapacité de réapprovisionner le marché", précise M. Farenq.
L'information transmise par les industriels à l'ANSM "tendrait à dire que la situation devrait s'améliorer" mais elle est, selon le responsable, à prendre "avec énormément de précaution". L'ANSM rappelle en effet avoir reçu dans un premier temps des éléments "plutôt rassurants" côté industriel avant d'avoir eu, courant décembre, "des vraies inquiétudes" concernant l'approvisionnement.
Fin janvier, elle a ainsi annoncé une première série de mesures, comprenant l'interdiction des exportations et, surtout, une restriction des prescriptions. En février, elle a instauré un dispositif de délivrance à l'unité de comprimés et de préparations magistrales élaborées en pharmacie, comme cela s'est déjà produit pour certains antibiotiques. L'action des préparations magistrales, "monte en puissance" avec l'objectif de répondre "idéalement" à environ "un quart des besoins", selon l'ANSM qui a élargi lundi le dispositif au dosage 50 mg face à "une concentration des difficultés sur ce dosage", en complément des dosages 100 mg et 150 mg.
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