"Il n'a jamais été question de proposer des échographies au rabais" : la réponse du CMG au syndicat des radiologues

  "Nous remercions notre confrère d‘avoir donné le 21-02-2024 son avis personnel sur l’utilisation de l’échographie par les médecins spécialistes en médecine générale. Nous souhaitons y répondre pour apporter un regard collégial de médecine générale tout en corrigeant quelques inexactitudes. En préambule, rappelons que de nombreux autres spécialistes, tels les urgentistes, les internistes, les gastroentérologues, les endocrinologues, les gynécologues, les cardiologues, les angiologues, les rhumatologues ou encore les urologues, n’ont pas attendu pour s’emparer de l’échographie, ce qui ne semble pas choquer outre-mesure le Dr Masson. Concernant la formation : nous sommes entièrement d’accord sur le fait que 2 jours de formation ne permettent qu’une simple découverte de l’échographie, des réglages, et de certains gestes. Pour permettre un entrainement ultérieur, certains organismes prêtent un échographe. Cela permet de voir si l’appropriation de la machine dans la pratique est faisable ou non, pour aller ensuite dans des formations plus poussées. Certains médecins, immédiatement convaincus de l’apport de cet examen dans leur exercice, investissent d’emblée dans un appareil pour se faciliter l’apprentissage. Beaucoup de formations répondent aux fiches de cadrage du Développement professionnel continu (DPC) et au cahier des charges du FAF, et sont donc indépendantes des constructeurs. Tous les organismes agréés qui proposent de l’échographie dans le cadre de la formation continue ont un catalogue permettant au médecin de suivre tout un cursus de formation approfondie, allant bien au-delà d’un simple week-end d’initiation. Le DIU d’échographie, de son côté, est davantage destiné aux médecins généralistes qui veulent aller encore plus loin, ou se réorienter et devenir échographistes. Concernant la prise en charge du patient dans sa globalité :  c’est le cœur du métier de généraliste. Le gain de l’échographie en médecine générale n’est pas de se substituer à l’expertise du radiologue, mais d’améliorer la pertinence de l’adressage/parcours, ou d’affiner un diagnostic, sans oublier l’enrichissement relationnel. Sur le terme d’échoscopie, nous préférons de loin celui d’échographie clinique ciblée (ECC), justement parce que l’échographie vient après la clinique, pour conforter ou infirmer une suspicion diagnostique. Le Dr Jean-Philippe Masson s’appuie sur son ressenti purement personnel en déclarant que « cela l’étonnerait » que les médecins généralistes regardent d’autres organes lorsqu’ils réalisent une échographie. Au-delà de son caractère méprisant, cette affirmation démontre une méconnaissance de notre métier, ainsi que du contenu et de la qualité des formations. Concernant la cotation : les échographies cotées sont des échographies réalisées dans le strict respect du cadre conventionnel, avec rédaction d’un compte-rendu et production d’images. Derrière le ton suspicieux voire accusateur du Dr Masson, nous nous demandons où est passée la confraternité. La seule nomenclature accessible à ce jour est celle de la CCAM, commune à tout Docteur en Médecine, quelle que soit sa spécialité. Ce n’est pas faute de réclamer une lettre-clé d’ECC, que nous appliquerions alors, mais celle-ci n’a pas encore pu être obtenue. Nous sommes convaincus que l’évolution des métiers est une occasion de cultiver le dialogue entre professionnels plutôt que d’opposer les corporatismes. Depuis plusieurs années, le CMG travaille de concert avec la Société Française de Radiologie (SFR) sur ce sujet. Il n’a jamais été question de proposer des échographies au rabais. Et alors que le Dr Masson termine en affirmant que « La question n’est pas de dire si les médecins généralistes doivent utiliser ou non l’échographe. Je pense que l’échographie est une technique médicale qui doit être apprise et connue. », nous le rejoignons complètement sur ce point."