Une médecin anesthésiste condamnée à deux ans de prison avec sursis pour euthanasie
Après un procès de deux jours qualifié de “hors normes” par l’avocat général, une anesthésiste a été condamnée ce vendredi 22 décembre, par la cour d’assise d’Albi (Tarn). Elle a été reconnue responsable de l’euthanasie d’une patiente de 83 ans, le 13 décembre 2018, à l’hôpital de Lavaur.
Alors que l’avocat général avait requis trois ans de prison avec sursis contre la médecin, le juge l’a finalement condamnée à deux ans de prison avec sursis.
L’anesthésiste avait fait administrer à la patiente une dose létale de curare et demandé à une infirmière d’arrêter le respirateur. D’après l’expert dépêché par les magistrats, “l’injection de curare a été l’accélération d’un processus inexorable”.
"La peine avec sursis, qui est une peine d'avertissement, nous est parfaitement admissible, compréhensible et juste", a indiqué Me Nicolas Nassier, l'avocat de la famille de la patiente, qui ne s’est pas portée partie civile. "On a une famille aujourd'hui, à la veille des fêtes, qui, je pense, est apaisée, soulagée et peut enfin tirer le rideau de cette triste histoire", a-t-il poursuivi.
"Pas une meurtrière"
Défendant la médecin, Me Laurent Belou, qui avait plaidé l’acquittement, a souligné qu'"il n'y [avait] pas d'intention criminelle" de la part de sa cliente mais une volonté d’éviter un “acharnement thérapeutique”. “Notre discours et nos explications n’ont pas convaincu”, a-t-il reconnu. Il a également confié que sa cliente avait été “très surprise du verdict puisqu’elle ne se considère pas comme une meurtrière”. "Au bout de 43 ans d'exercice de la médecine, terminer sur une accusation, puis une condamnation aujourd'hui, de meurtre, c'est extrêmement compliqué et dur", a estimé son avocat.
Le tribunal d’Albi doit encore se prononcer, le 8 mars prochain, sur le montant du préjudice pour la famille de la patiente décédée.
[Avec AFP et la Dépêche du Midi]
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