Une médecin anesthésiste condamnée à deux ans de prison avec sursis pour euthanasie

26/12/2023 Par Mathilde Gendron
Faits divers / Justice
Jugée devant la cour d'assise d'Albi les 21 et 22 décembre derniers pour avoir hâté la mort d'une patiente de 83 ans admise aux urgences, une anesthésiste a été condamnée à deux ans de prison avec sursis.  

 

Après un procès de deux jours qualifié de “hors normes” par l’avocat général, une anesthésiste a été condamnée ce vendredi 22 décembre, par la cour d’assise d’Albi (Tarn). Elle a été reconnue responsable de l’euthanasie d’une patiente de 83 ans, le 13 décembre 2018, à l’hôpital de Lavaur. 

Alors que l’avocat général avait requis trois ans de prison avec sursis contre la médecin, le juge l’a finalement condamnée à deux ans de prison avec sursis. 

L’anesthésiste avait fait administrer à la patiente une dose létale de curare et demandé à une infirmière d’arrêter le respirateur. D’après l’expert dépêché par les magistrats, “l’injection de curare a été l’accélération d’un processus inexorable”. 

"La peine avec sursis, qui est une peine d'avertissement, nous est parfaitement admissible, compréhensible et juste", a indiqué Me Nicolas Nassier, l'avocat de la famille de la patiente, qui ne s’est pas portée partie civile. "On a une famille aujourd'hui, à la veille des fêtes, qui, je pense, est apaisée, soulagée et peut enfin tirer le rideau de cette triste histoire", a-t-il poursuivi.  

 

"Pas une meurtrière"

Défendant la médecin, Me Laurent Belou, qui avait plaidé l’acquittement, a souligné qu'"il n'y [avait] pas d'intention criminelle" de la part de sa cliente mais une volonté d’éviter un “acharnement thérapeutique”. “Notre discours et nos explications n’ont pas convaincu”, a-t-il reconnu. Il a également confié que sa cliente avait été “très surprise du verdict puisqu’elle ne se considère pas comme une meurtrière”. "Au bout de 43 ans d'exercice de la médecine, terminer sur une accusation, puis une condamnation aujourd'hui, de meurtre, c'est extrêmement compliqué et dur", a estimé son avocat. 

Le tribunal d’Albi doit encore se prononcer, le 8 mars prochain, sur le montant du préjudice pour la famille de la patiente décédée.

[Avec AFP et la Dépêche du Midi

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3 commentaires
Photo de profil de Georges Baradat
141 points
Cardiologie et maladies vasculaires
il y a 11 mois
Nombre d’entre nous ont vécu ces situations de malades pour lesquels il n’y a pas d’issu, en souffrance extrême, et ou parce que c’est la nuit ou le week end il n’est pas possible de prendre d’autres
Photo de profil de Jean-Stéphane Houot
361 points
Débatteur Passionné
Psychiatrie
il y a 11 mois
A lire l'article, on garde l'impression (ou l'intuition): 1 ) d'un défaussement de la famille qui ne porte pas plainte ni ne s'est portée partie civile. ( soulagement ou retenue?) 2) ensuite, l
 
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