Isotrétinoïne : un courrier cible les prescriptions à risque des médecins, la FMF dénonce des "accusations brutales"
Pour la FMF, c'est un "courrier d'une violence rare". Co-signé par les Drs Dominique Martin, médecin-conseil de la Cnam, et Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM, la missive, arrivée ces dernières semaines dans les cabinets, cible les prescriptions d'isotrétinoïne par voie orale à des femmes en âge de procréer… pour lesquelles aucun dosage de l'hormone ß-HCG n'a été retrouvé. Il est reproché aux médecins prescripteurs de ne pas "avoir vérifié au préalable l'absence de grossesse en cours", conformément aux règles de prescription. Un courrier similaire a été envoyé aux pharmaciens "qui ne respectent pas les conditions de délivrance", précisent les signataires.
"Ces deux administrations réalisent-elles seulement le traumatisme d’être ainsi accusé ? Tous les dermatologues et généralistes concernés, qui font consciencieusement leur travail, se sont sentis salis, stigmatisés et agressés", s'insurge la FMF sur son site. Pour le syndicat, l'absence de prescription d'un dosage de ß-HCG peut être justifiée. "Une femme 'en âge de procréer' n’est pas forcément 'en mesure de procréer'", souligne la FMF. "Imaginons qu’elle ait eu dans le passé une ligature de trompes, ou une salpingectomie, ou une hystérectomie … va-t-on pousser le respect des textes jusqu’à la prescription stupide de ßHCG ?"
Contactée par Egora, la Cnam évoque une simple lettre "d'information et d'alerte" justifiée par le nombre encore élevé de malformations congénitales dues à la prise d'isotrétinoïne en France. Environ 170 cas annuels sont déplorés, rappellent la Cnam et l'ANSM. Un risque qui "ne diminue pas depuis 10 ans", insiste l'Assurance maladie. Les prescripteurs ont été identifiés sur la base des données -anonymisées- de remboursement du Sniiram, explique-t-on. "On n'a pas le dossier de la patiente, on ne sait pas s'il y a tel ou tel problème de conception", justifie l'Assurance maladie, qui souligne néanmoins "l'urgence" de la démarche, incompatible avec un ciblage plus fin. "Mais ce n'est pas un courrier de menace", martèle la Cnam.
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