C’est une nouvelle page qui se tourne, mais avec des enjeux qui persistent. Deux ans et demi après sa création, début 2020, le Conseil scientifique, mis en place pour éclairer le Gouvernement dans sa prise de décisions dans la gestion de la pandémie de Covid-19, a été dissous le 31 juillet dernier, avec la fin de l’état d’urgence sanitaire. Les travaux du Comité d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) ont eux aussi pris fin à cette date. En remplacement du Conseil scientifique, présidé par le Pr Jean-François Delfraissy, le Gouvernement avait annoncé la mise en place d’une nouvelle instance pérenne: le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires. Ce dernier jouera "un rôle d’expertise et de conseil indépendant des autorités sanitaires en adoptant une approche One Health élargie aux risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l'homme et l'animal, aux polluants environnementaux et alimentaires, et au changement climatique", précisent les ministres de la Santé et de la Prévention et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Ses missions seront diverses : il devra notamment assurer une mission de veille scientifique sur ces nouveaux risques sanitaires ; modéliser les données recueillies dans le cadre de sa mission de veille scientifique et établir des projections ; émettre des recommandations lorsqu'une projection fait apparaître un risque sanitaire ; ainsi que des recos sur les mesures envisagées par les autorités publiques afin de lutter contre une crise sanitaire. Enfin, il sera sollicité pour exprimer un avis sur la stratégie vaccinale mise en œuvre face à une menace sanitaire, indiquent les ministères. Ce comité sera composé de 16 personnalités scientifiques ou professionnels de santé, "représentatifs de la diversité des disciplines scientifiques relevant de ces nouveaux risques sanitaires", d’un représentant des patients et d’un représentant des citoyens. Spécialiste du VIH Deux semaines après la parution du décret instituant ce comité, le nom de celle qui présidera cette nouvelle structure est désormais officiel. Un arrêté paru ce mercredi 17 août indique que la Pre Brigitte Autran, immunologue, prendra la tête du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires. La veille, mardi 16 août, Le Parisien dévoilait son identité, publiant une interview exclusive de la successeure de Jean-François Delfraissy. Le quotidien est revenu brièvement sur son parcours. Brigitte Autran, 68 ans, a été "la première interne de France à être confrontée à un patient atteint du Sida, en 1981", indique ainsi Le Parisien. Spécialiste du VIH, la professeure émérite d’immunologie à Sorbonne Université est reconnue internationalement pour ses travaux sur les trithérapies. Si elle est peu connue du grand public, le quotidien précise qu’elle œuvrait toutefois déjà dans le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale contre le Sars-Cov 2. "Le ‘plus’ de ce Comité de veille et d’anticipation de tous les risques sanitaires est qu’il ne naît pas pendant ou en réaction à une crise, comme celle du Covid mais en amont des prochaines", a-t-elle expliqué au Parisien, précisant que "l’idée est d’avoir un coup d’avance" sur les menaces sanitaires. L’immunologue s’est également exprimée sur des sujets d’actualité, à commencer par le Covid. A ce propos, elle a estimé que "le scénario le plus probable est celui d’un pic épidémique à la rentrée". Cette dernière a par ailleurs appelé à "aller vers le vivre avec". Concernant la variole du singe cependant, "une stratégie zéro Monkeypox est possible, contrairement à celle du zéro Covid", a-t-elle jugé, appelant à "intensifier la campagne [de vaccination] et faciliter l’accès aux vaccins". "Il y a aujourd’hui environ 150 centres de vaccination, ce n’est pas assez. Il en faut plus. De par sa nature, ses voies de transmission, c’est un virus qu’on peut maîtriser." Cinq pharmacies expérimentent depuis une semaine la vaccination contre la variole du singe. La Pre Autran (Pitié Salpêtrière - AP HP) a indiqué qu’elle souhaitait que l’instance soit opérationnelle dès la rentrée, et a précisé qu’elle continuait de consulter son prédécesseur Jean-François Delfraissy notamment pour la constitution de son équipe. Dans un tweet publié dans mercredi soir, le ministre de la Santé François Braun a salué la nomination de Brigitte Autran. "Avec Sylvie Retailleau, je sais pouvoir compter sur son engagement et sa vision globale de la santé pour faire face aux risques d’aujourd’hui et de demain."
Je salue la Pr Brigitte Autran pour sa nomination à la tête du nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires. Avec @sretailleau, je sais pouvoir compter sur son engagement et sa vision globale de la santé pour faire face aux risques d’aujourd’hui et de demain.
— François Braun (@FrcsBraun) August 17, 2022
[avec Le Parisien et AFP]
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