"Notre nez est tombé dans le domaine public"

08/04/2022 Par Karen Ramsay
L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice-en-chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Concours pluripro") à Global média santé. 

   

La santé relève-t-elle, encore aujourd’hui, du domaine de l’intime ? La question fait sourire, tant la réponse peut sembler évidente. Pourtant, quand on est installé sous le chapiteau blanc annexé à la pharmacie et balayé par les vents, au vu et au su des nombreux passants – parfois compatissants, souvent curieux mais toujours heureux de ne pas y être eux-mêmes installés –, et qu’une main gantée nous chatouille les narines tandis que pointe la petite larme récalcitrante qui finit toujours par nous trahir, on est confronté à cette dure réalité : notre nez est tombé dans le domaine public. Depuis le début de la crise sanitaire et la mise en place des premiers prélèvements nasopharyngés, l’écouvillon est entré dans notre routine et dans notre vocabulaire quotidien, au même titre que le confinement, le télétravail ou la distanciation sociale. Si cette première fois, la tête penchée en arrière, a semblé ardue, les suivantes n’ont pas été plus agréables. Et cinq ou dix ou quinze prélèvements plus tard, nous voilà, au « sortir » de cette sixième vague de la pandémie (les guillemets s’imposent), les masques baissés mais le pic du « rebond » épidémique de coronavirus à peine passé et l’épidémie de grippe
qui bat son plein. Les chiffres sont alarmants : les contaminations flambent, les hospitalisations et les admissions sont à la hausse, les clusters se multiplient, et plus de 110 personnes décèdent encore tous les jours...

A-t-on fait tomber trop tôt le masque ? 

A-t-on fait tomber trop tôt et trop imprudemment le masque ? À l’heure de la Présidentielle, il est évident que les considérations politiques ont primé sur l’urgence sanitaire. Alors que faire ? La recommandation est pourtant simple : se protéger pour protéger les autres et ne pas souscrire au relâchement des mesures barrière, au masque porté sous le nez dans les transports en commun, aux open spaces bondés... et accepter d’exposer, dès le risque identifié, ses petites narines à un énième trifouillage, désagréable mais nécessaire. C’est toujours mieux que de risquer ce qui nous pend au nez.

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5