Le célèbre urologue, ancien ministre et ex-député de droite, Bernard Debré, est décédé à l'âge de 75 ans des suites d'un cancer. Quelques heures après son décès, sa nièce annonçait celui de son frère, François Debré, â l'âge de 78 ans.
Le Professeur Bernard Debré appartenait à l'une des illustres familles du gaullisme et de la Ve République. Il était le fils de Michel, qui fut rédacteur de la Constitution de 1958 puis Premier ministre du général de Gaulle, et le frère jumeau de Jean-Louis, également ancien ministre et ex-président UMP (devenu LR) de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel. Son grand frère François était grand reporter et lauréat du prix Albert Londres.
Bernard Debré a été à partir de 1986 député d'Indre-et-Loire, département dont il a été conseiller général (RPR, devenu UMP puis LR) de 1992 à 1994. Il a également été ministre de la Coopération dans le gouvernement d'Edouard Balladur (1994-1995), maire d'Amboise de 1992 à 2001 et député de Paris.
Médecin de Mitterrand
Au-delà de sa carrière politique, Bernard Debré était professeur d'université, chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, à Paris, où avait notamment été soigné François Mitterrand.
Il était l'auteur de nombreux ouvrages, notamment de réflexion sur l'éthique médicale : "La France malade de sa santé" (1983); "Le Voleur de la vie, la bataille du Sida" (1989); "Avertissement aux malades, aux médecins et aux élus" (2002); "Nous t'avons tant aimé. L'Euthanasie, l'impossible loi" (2004).
En fin de carrière, il n'a pas hésité à susciter la polémique en publiant le "Guide controversé des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" avec son confrère le Pr Philippe Even. Cet ouvrage avait valu aux deux auteurs un blâme de l'Ordre des médecins. Les deux hommes s'étaient ensuite attiré les foudres des psychiatres en 2018 pour un livre très critique sur les antidépresseurs, présentés comme le "marché du siècle" ("Dépressions, antidépresseurs, psychotropes et drogues"), et affirmant contre l'avis de nombreux spécialistes que 80% des...
dépressions sont "élevées de façon délibérée au rang de maladies".
"Esprit libre"
La mort du Pr Debré a suscité immédiatement une pluie d'hommages. Le président Emmanuel Macron a salué un "héritier du gaullisme", qui "n'hésitait jamais à sortir des cadres et à dire le vrai dès qu'il s'agissait de l'intérêt du pays": "de l'hôpital à la politique, Bernard Debré fut toute sa vie un homme d'action".
"Professeur et élu de la Nation, c'est avec la même énergie que Bernard Debré soignait les maux de ses patients et ceux de ses concitoyens. Cet humanisme qu'il puisait dans ses racines gaullistes ne le quittera jamais", a également souligné le Premier ministre Jean Castex (ex-LR).
De nombreux dirigeants à droite ont également salué son franc-parler et son "esprit libre". "Bernard Debré était une figure majeure de notre famille politique. Il aura servi inlassablement la France par son engagement politique comme ministre, député et maire mais aussi comme grand professeur de médecine reconnu et respecté", a souligné le patron de LR Christian Jacob.
Au lendemain de l'annonce de sa mort, sa nièce Constance Debré a annoncé le décès de son grand frère, François Debré à l'âge de 78 ans. Journaliste, reporter de guerre, lauréat du prestigieux prix Albert-Londres, il n'a jamais caché ses penchants pour la drogue et son addiction à l'opium. Il avait d'ailleurs été interné en psychiatrie par son frère Bernard.
[Avec l'AFP et leparisien.fr]
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