"On n'avait pas le choix" justifie un membre du conseil scientifique à propos du confinement
En France, "à la date où la décision a été prise, on n'avait pas le choix", a-t-il ajouté, observant que même les pays européens où la situation était mieux maîtrisée avaient opté pour un confinement, à l'exception de la Suède. Il répondait à une question du député Eric Ciotti (LR) au sujet du commentaire de Jean François Delfraissy dans un entretien au Journal du dimanche du 7 juin, selon lequel le confinement "n'était pas une bonne décision mais la moins mauvaise, étant donné les outils que nous avions : 3.000 tests par jour, quand les Allemands en avaient plus de 50.000".
"On a demandé qu'il y ait plus de tests" mais "il faut voir la réalité de ce qu'on avait la capacité de faire", a observé de son côté Jean-François Delfraissy, estimant que même avec une stratégie de dépistage plus active, "de toute façon nous aurions eu la pandémie en France". Le virologue Bruno Lina, également membre du conseil scientifique, a pour sa part, estimé que l'impossibilité de réaliser davantage de tests était liée à des difficultés d'approvisionnement dans un contexte d'explosion de la demande mondiale, plutôt qu'à des lenteurs ou une mauvaise organisation des laboratoires français.
Les seuls pays qui ont "réussi à maîtriser" l'épidémie "sans confinement" l'ont fait "grâce à toute une série de mesures" et "pas seulement les tests", a déclaré Arnaud Fontanet devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise du coronavirus. Les pays visés, Taïwan, la Corée du Sud, Hong Kong et Singapour, ont aussi mis en oeuvre un traçage très actif des personnes ayant été en contact avec les malades, avec d'importants "moyens de suivi informatique", et bénéficient d'une "culture du port du masque" et de "l'hygiène des mains", a énuméré l'épidémiologiste. Malgré cela, ces pays restent aujourd'hui "dans une tension extrême" pour éviter une reprise de l'épidémie de Covid-19, a-t-il souligné.
Le Pr Delfraissy, médecin spécialisé dans l'immunologie, a souligné devant les députés à quel point l'ampleur de l'épidémie avait surpris tout le monde, déclarant n'avoir lui-même "pris conscience de la gravité de la crise que relativement tardivement, aux alentours du 20 février". "Un impact aussi brutal que cette crise, je n'avais jamais vécu", a affirmé ce pionnier dans la lutte contre le sida, également chargé de coordonner la lutte contre l'épidémie d'Ebola survenue en Afrique de l'Ouest en 2014.
[Avec AFP]
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