Les étudiants en Paces toulousains joueront donc leur avenir sur trois heures d’épreuves. Grace à leur mobilisation et au travail de négociation des élus, la direction des services administratifs de l’université Toulouse III vient d’annoncer - encore- de nouvelles modalités. Mais elles sont loin de satisfaire tous les carabins.
Face à la crise sanitaire, et pour avoir rendu et corrigé toutes les épreuves avant les vacances d’été, la faculté toulousaine avait en effet décidé, le mois dernier, de réduire le concours initialement prévu sur plusieurs jours à deux heures d’épreuve “tout compris”. Une décision qui a provoqué la détresse des candidats, dénonçant un concours se jouant “au hasard” et “pas représentatif” de leur année. Contactée par Egora, et face aux remous provoqués par les messages des étudiants, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, expliquait à réfléchir à un autre format d’épreuves le 19 mai dernier pour convenir le mieux à tout le monde. C’est donc chose faite.
A moins d’un troisième changement, puisque des modifications peuvent être faites jusqu’à deux semaines avant le début des épreuves, les candidats effectueront 1h50 d’épreuves de tronc commun, contre 1h15 prévues initialement. Soit… 35 minutes supplémentaires. L’université a également décidé de diviser le poids du deuxième semestre par deux. Ainsi, le semestre 1 vaut deux fois plus que le semestre 2. “Si on prend l’exemple de l’anatomie, ça vaut deux fois moins que les maths au premier semestre. Les maths c’est le plus petit coeff, normalement on ne le travaille pas trop… Il y a un rapport de force entre les coeffs qui est un peu bizarre”, se désole Paul, étudiant primant en Paces dans la ville rose. Autre exemple parmi les enseignements généraux : l’initiation au médicament. “C’est un enseignement normalement coeff 4. Là, ce sera coeff 2”, poursuit le jeune homme.
Le nombre de QCM a également légèrement été rehaussé. Ainsi, l’anatomie...
passe de 8 à 10 questions à 12 à 15 selon le nouveau tableau, envoyé par la faculté. L’épreuve de SSH (santé, société, humanité), réputée pour être l’une des épreuves susceptibles de “tout faire basculer”, dans un premier temps réduite à 7 QCM en 10 minutes au lieu d’une épreuve rédactionnelle a été revue à la hausse…. Avec 10 QCM, en 15 minutes.
“Tout le monde n’est pas avantagé”, explique Paul. “Moi, j’avais espoir d’avoir sage-femme mais maintenant, je sais que je ne l’aurai pas. Il faudrait que j’aie 18 ou 19 de moyenne à ce semestre, alors que j’aurais dû avoir 14 ou 15 dans les conditions normales. Je passe le concours surtout pour pouvoir redoubler. Je voulais travailler un peu mais là, je me dis ‘à quoi bon…’”, lâche-t-il, abattu.
Concernant les épreuves de spécialités, l’université a décidé de rajouter 10 minutes supplémentaires, en passant de 75 à 85 minutes globales. Les étudiants étant rares à prendre toutes les options, ils ne verront donc pas la différence. Paul, qui cumule la spécialité médecine et maïeutique, aura une épreuve de 60 minutes.
Si la faculté ne s’est pas pressée pour prendre cette nouvelle décision, alors que les épreuves débutent à partir du 15 juin, elle n’a toujours pas déterminé officiellement la liste du contenu du concours. A Toulouse, la continuité pédagogique n’a pas été assurée pendant le confinement. Les étudiants n’ont donc pas terminé leur programme. “Les profs nous ont envoyé la liste chacun de leur côté. Il n’y a pas eu d’harmonisation de leur communication. On sait surtout quels cours il n’y a pas…. Mais il faut aller chercher les mails”, plaisante Paul. “Les élus avaient proposé de réduire les coeffs au nombre de cours qu'on a fait, et on a fait 70% du deuxième semestre… ça n’a pas abouti. C’est dommage”, conclut l’étudiant.
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