Les granules blancs ont les boules ! Car depuis le verdict de la commission de la Transparence de la Haute Autorité de santé, le 16 mai dernier, qui s’est prononcée pour le déremboursement des médicaments homéopathiques, la balance penche sérieusement en leur défaveur. Pour autant, le débat continue de faire rage entre les partisans et les opposants. Une polémique qui se joue d’ailleurs à plusieurs échelles : entre institutions, collectifs ou associations, entre soignants et patients (74 % des Français qui y ont recours les jugent efficaces et sont contre l’arrêt de leur remboursement, note un sondage Ipsos pour les laboratoires Boiron), entre médecins (un tiers des généralistes libéraux en prescrivent quotidiennement et 85 % de façon occasionnelle, poursuit Boiron) et entre tweetos, instagrameurs et facebookeurs, tous profils confondus. En atteste la campagne "Mon homéo, mon choix" rapidement tournée en dérision par #MonHariboMonChoix. Ou le parti pris de certaines "instagrameuses"… payées (grâce à des partenariats rémunérés) pour faire du lobbying pro-homéopathie, révèle le site Numerama. Ce verdict étant loin d’être définitif (voir notre enquête p. 15), la décision du maintien ou non du remboursement des médicaments homéopathiques revient à Agnès Buzyn. Bien qu’elle ne se soit jamais explicitement prononcée en faveur
du déremboursement, la ministre de la Santé avait indiqué qu’elle se rangerait à l’avis de la HAS qu’elle a saisie, afin de "remettre le rationnel scientifique au centre du débat"… Faut-il y voir là un début de positionnement discret ? Les jeux sont loin d’être faits car, ajoute-t-elle lors d’un entretien à l’AFP fin mars, "ça ne veut"pas dire que cela suffise toujours à prendre une décision politique". Dans un sens
ou dans l’autre, le dossier est loin d’être bouclé. Et le granule a encore du mal à passer.
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