735 MSP, donc, sur les 1 253 structures en fonctionnement (1). Hausse de la rémunération (63 500 euros, soit + 30 % par rapport à l’an dernier), du nombre de patients pris en charge (3,2 millions, soit + 11,5 %) et des professionnels de santé impliqués (13 096, soit + 37 %)… Des chiffres au vert qui témoignent, se réjouit la Cnam, du "dynamisme du dispositif conventionnel et de l’attractivité croissante" de ce mode d’exercice collectif et regroupé. Plébiscité par la ministre de la Santé (les MSP sont de "formidables outils face aux défis qui se dressent devant nous", disait-elle en avril dernier) et cité en exemple par les pouvoirs publics (Emmanuel Macron souhaite faire de l’exercice isolé "une aberration"), l’exercice coordonné semble convaincre, et tout particulièrement la "jeune" génération : 81 % des généralistes libéraux de moins de 50 ans exercent en groupe (2)… En revanche, si les chiffres reflètent des tendances, les habitudes ont la vie dure ! Car si le nombre de professionnels de santé exerçant en MSP ne cesse d’augmenter, la part de médecins généralistes reste, elle, encore relativement faible : seuls 3 554 MG sur les 13 096 professionnels en 2018… Si les convaincus mettent en avant les atouts pour appâter les hésitants (solution aux zones carencées en médecins, qualité de vie au travail, attractivité du territoire…), la mayonnaise a encore du mal à prendre. Pourtant, bien que l’exercice libéral isolé n’ait pas vocation à disparaître complètement en faveur de l’exercice coordonné, cette minorité est bien appelée à devenir la "norme", comme l’appelle de ses voeux Édouard Philippe… Vous laisserez-vous tenter ?
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