Touchée par une grenade, l'étudiante en médecine perd un œil : sursis requis contre les policiers
Grenoble, 15 mai 2007. Alors qu'elle sort du restaurant avec une amie, Maud Carretta, étudiante en médecine, se retrouve au beau milieu d'une manifestation de l'ultragauche. La jeune femme reçoit alors un éclat de grenade lancée par des policiers. Quatre d'entre eux comparaissaient devant la justice lundi 8 octobre.
C'est le procès de la "reconnaissance" pour Maud Carretta, psychiatre installée à Annecy. Il y a onze ans, la jeune femme, alors étudiante en 4ème année de médecine, a reçu un éclat de grenade de désencerclement lancée par des policiers qui font face à des manifestants de l'ultragauche. "Je me rends compte directement que j'ai énormément de sang" se souvient Maud Carretta au micro de France 3. "Je me souviens très bien avoir appelé mes parents pour les informer. Mon père m'a dit 'et ton œil' ? Je lui ai dit : je vois pas". L'étudiante reste hospitalisée 15 jours avant que le verdict tombe : "on m'a dit eh bien voilà, vous ne verrez plus avec cet œil". Lundi 8 octobre, quatre policiers, dont un commissaire qui dirigeait les opérations de maintien de l'ordre, comparaissaient devant le tribunal pour blessure involontaire. Face à des manifestants dispersés, les policiers auraient tiré sans sommation claire et précise. "On avait eu de nombreuses dégradations dans la journée. On voulait disperser ce groupe pour éviter que d'autres personnes le rejoignent", a expliqué le commissaire devant les juges. "Il n'y avait pas d'attroupement, il y a sans doute eu une erreur. J'attends une reconnaissance de ce qui s'est passé", a témoigné Maud Carretta. "On était pas dans une situation périlleuse. On a utilisé ces grenades, non pas pour mettre fin à une situation de danger mais à titre préventif", a chargé le procureur, qui a requis 10 mois de prison avec sursis pour le commissaire, 8 mois de prison avec sursis pour le policier qui a reconnu avoir agi de son propre chef et 6 mois avec sursis pour les deux autres policiers présents. Le verdict sera rendu le 10 décembre. [avec France 3]
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