Nouvelles drogues de synthèse : les hôpitaux proposent des traitements inadaptés
Les hôpitaux français sont désarmés pour traiter les consommateurs de nouvelles drogues de synthèse de plus en plus variées, a déploré mercredi l'Académie de pharmacie. L'instance scientifique, qui débattait du sujet, s'est alarmée de voir "la santé publique en danger" à cause de "traitements inadaptés". Ces drogues sont des "cannabinoïdes de synthèse" (plus de 170 identifiés en Europe, selon elle) et de "nouveaux opioïdes de synthèse" (25 identifiés en Europe entre 2009 et 2016, dont 18 fentanyls). L'Académie a estimé qu'"environ 15% des consultations aux urgences" liées à la toxicomanie concernaient aujourd'hui un "nouveau produit de synthèse" (NPS). Or, face à l'inventivité des chimistes qui alimentent le marché sur internet ou ailleurs, les moyens employés pour identifier des drogues mieux connues (cannabis, cocaïne, héroïne, amphétamines...) sont parfois inefficaces. "La modification structurale de ces molécules les rend indétectables par les tests de dépistage rapide qui marchent pour les molécules dont elles sont dérivées", a constaté l'Académie. Conséquence : "le traitement du sevrage aux nouveaux produits de synthèse reste purement symptomatique, comprenant des médicaments anxiolytiques, antalgiques et/ou hypnotiques. Il n'existe pas actuellement de traitement de substitution", a-t-elle ajouté. L'instance a appelé à mieux équiper les hôpitaux de "la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse haute résolution", seule façon de mettre en évidence ces drogues chez un patient. [Avec AFP]
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