Après la mort de sa mère, il attaque le Samu, les pompiers et les urgences

02/03/2018 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Une femme de 90 ans a fait un arrêt cardiaque quelques heures après avoir été admise aux urgences de Meulan pour des douleurs à l'aine. Son fils, qui a multiplié les appels aux services de secours, parle d'"homicide par imprudence" et de "non assistance à personne en danger".

  Le premier appel au Samu a été passé à 21h37 le jeudi 11 janvier. Sa mère de 90 ans se plaint de douleurs "insoutenables" à l'aine. "On m’a répondu : 'ne bougez pas, on vous envoie une ambulance', témoigne-t-il. De toute manière, je suis moi-même handicapé à cause d’un accident de la circulation. Je n’aurais pas pu soulever ma mère pour l’installer dans la voiture."  

"Pas l’air de me prendre au sérieux"

  Une heure plus tard, toujours rien. Le fils, inquiet pour sa mère qui se "tord de douleur", appelle cette fois les pompiers. "Tout de suite, mon appel a été redirigé vers le Samu, où j’ai dû tout réexpliquer. La personne au bout du fil n’avait pas l’air de me prendre au sérieux. Le ton est monté. La communication a été rebasculée vers le standard des pompiers où là on m’a dit : 'si le Samu ne se déplace pas, c’est qu’il n’y a pas d’urgence. Donc nous ne nous déplacerons pas puisqu’il n’y a pas d’urgence'. J’ai insisté, j’étais à bout de nerfs. Ça n’a servi à rien." La police lui conseille d'appeler SOS médecins, qui ne répond pas. A 23h30, une ambulance privée arrive. "Ce n’était pas des médecins mais de simples secouristes avec des moyens matériels limités", pointe-t-il. Pris en charge par les urgences à 0h30, la nonagénaire est installée "dans une pièce, sans monitoring, sans surveillance particulière. On lui a fait des analyses de sang, une radio des poumons, mais pas d’examens poussés de la zone douloureuse, déplore-t-il. À un moment, ma mère m’a pris la main et m’a supplié : 'j’ai très mal, demande-leur de faire quelque chose'. Chacun vaquait à ses occupations. Personne n’a réussi à poser de diagnostic sur l’état de santé de ma mère. On m’a même dit : 'vous savez, les personnes âgées ont souvent des douleurs'. C’est indigne d’un hôpital public."  

"Ma mère était loin d’être mourante"

  A 2h05, sa mère fait un arrêt cardiaque. Elle décède à 3h15. "Ma mère était loin d’être mourante. Il s’est écoulé six heures sans que personne ne soit capable de résoudre l’incident, laissant couler ma mère vers la mort", dénonce cet homme, qui vient de porter plainte pour "homicide par imprudence" et "non assistance à personne en danger" contre le Samu et les pompiers, et pour "homicide par négligence" contre l'hôpital. L'enquête est en cours.   [Avec actu.fr]

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