Les parents d'une ado en état végétatif devant le Conseil d'Etat contre l'arrêt des soins
Le Conseil d'État a examiné jeudi le cas d'Inès, une adolescente de 14 ans dans un état végétatif depuis le 22 juin, et que les médecins de l'hôpital de Nancy souhaitent laisser mourir contre l'avis des parents.
Les parents d’Inès ont saisi en référé (procédure d’urgence) la plus haute juridiction administrative pour s’opposer à la décision du tribunal administratif de Nancy qui a validé le 7 décembre l’avis exprimé fin juillet par les médecins au terme d’une procédure collégiale d’arrêt des soins. Inès souffre d’une maladie neuromusculaire auto-immune. Elle a été hospitalisée au CHRU de Nancy à la suite d’une crise cardiaque. Après des soins, les médecins ont jugé son cas sans espoir et ont lancé une procédure visant à l’arrêt des traitements, conformément à la loi de 2016 sur la fin de vie. Devant le tribunal administratif, trois experts avaient estimé que "l’enfant n’aura plus jamais la capacité d’établir le moindre contact" avec ses proches, mais les parents de l’enfant veulent encore y croire. "Il n’est pas certain qu’elle ne puisse pas se réveiller. Ce n’est pas une certitude. Son père, sa sœur, son frère sont contre, on ne peut passer outre l’accord des parents", a martelé hier la mère pour qui, selon ses convictions religieuses, donner son accord à la décision des médecins serait "un crime". Son avocat a estimé que le consentement des parents avait une valeur supérieure à l'avis des médecins. Face aux parents, le médecin a confié son malaise face à la responsabilité qui lui incombe : "C'est terrible, je suis médecin mais je suis aussi un homme, un père, c'est une situation douloureuse, je vis quotidiennement avec les parents, c'est terrible pour nous de prendre un telle décision", a-t-il ajouté. "Notre seul but, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant", a-t-il plaidé. "Les experts concordants ont estimé qu'une obstination serait déraisonnable. Je ne suis pas devin mais les données actuelles de la science ne laissent pas d'espoir", a-t-il tenté d'expliquer aux parents sceptiques. Le Conseil d'État pourrait rendre sa décision dans les 48 heures. [Avec l'AFP et l'estrepublicain.fr]
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