"12 jours", le nouveau documentaire de Raymond Depardon en salle cette semaine, plonge dans l'univers très secret de l'internement psychiatrique à la demande d'un tiers, procédure réformée depuis la loi de 2003.
Depuis la loi du 27 septembre 2003, tout interné d'office assisté d'un avocat doit être présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) dans un délai de 12 jours. Ce dernier examine le bien fondé de son hospitalisation et juge de son éventuelle prolongation. Dans cette confrontation filmée par Raymond Depardon, qui s'est déjà penché sur l'univers des urgences ou de la justice et de la garde à vue, la juge dispose de l'avis motivé du psychiatre, mais aucun représentant du corps médical n'est présent. Tout le film se situe à l'hôpital du Vinatier, à Lyon et, comme l'écrit Slate, "se déroule une extraordinaire scénographie, qui met face à face un juge – de fait porteur de deux discours d'autorité, celui du droit et celui de la médecine – face à un patient par hypothèse en situation de fragilité, assisté d'un soutien qui ne connaît rien à la psychiatrie, ni au détail de l'existence d'un "client" qu'il vient de découvrir". Le célèbre photographe et documentariste reste dans la sobriété qui caractérise toute son œuvre : une table avec d'un côté un juge et de l'autre, le patient et son conseil. Durant le film, quatre juges différents se relaient, mais ce que filme Depardon, c'est "l'immuabilité " de ce que produit le dispositif, relève Slate. A noter que c'est à la demande d'une juge et d'une psychiatre que Raymond Depardon s'est immergé dans cet univers inconnu du grand public jusqu'alors. [Avec Slate]
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