Total : le pneumologue qui avait menti au Sénat condamné à 6 mois de prison avec sursis
Le pneumologue Michel Aubier vient d'être condamné à six mois de prison avec sursis et à 50 000 euros d'amende pour faux témoignage devant le Sénat. En 2015, il avait menti sur ses liens avec Total lors d'une enquête sur la pollution.
Six mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende. C'est la peine qui a été prononcée ce mercredi contre le pneumologue Michel Aubier, poursuivi par le tribunal correctionnel de Paris. En 2015, le pneumologue alors employé par l'AP-HP est sollicité par une commission d'enquête du Sénat qui travaille sur la pollution de l'air. Le Pr Michel Aubier avait prêté serment en promettant de dire "toute la vérité" et déclaré n'avoir "aucun lien d'intérêt avec les acteurs économiques". Sauf que depuis 1997, il était employé comme médecin-conseil d'abord par Elf Aquitaine, puis par le groupe Total. L'enquête a révélé qu'entre 2012 et 2015, il a touché près de 100 000 euros par an de la part du géant pétrolier, soit près de la moitié de ses revenus annuels. Il avait également reçu des actions. Le pneumologue n'avait à l'époque mentionné ses activités chez Total ni aux parlementaires, ni à son principal employeur l'AP-HP, ni à la Haute autorité de santé dont il était membre. La peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris est plus lourde que ce qui avait été requis par le Parquet, qui réclamait seulement une amende de 30 000 euros. Michel Aubier devra en outre verser un euro de dommages et intérêts à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
Et 1 euro pour le préjudice de l'#aphp qui s'est portée partie civile . Il est jugé qu'on ne ment pas quand on représente son hôpital https://t.co/rzPN3bxODG
— Martin Hirsch (@MartinHirsch) 5 juillet 2017
Michel Aubier n'était pas présent pour la lecture de la décision de justice. Lors du procès, le pneumologue avait protesté de sa "bonne foi", et reconnu qu'il avait fait une "erreur". Il s'était défendu d'être un "négationniste" en matière de pollution, assurant notamment qu'il avait été "l'un des premiers" à étudier le lien entre le diesel et l'asthme. C'est la première fois en France que la justice condamne une personne pour "faux témoignage" devant la représentation nationale, en l'espèce pour avoir menti sous serment à une commission d'enquête du Sénat. En avril dernier, la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins d'Ile-de-France avait sanctionné le Pr Aubier d'un simple avertissement pour avoir "manqué à la probité et contribuer à déconsidérer la profession". [Avec AFP]
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