Vaccination HPV au collège : seul 1 élève sur 10 a reçu une première dose
Plus précisément, "selon des remontées parcellaires des ARS, au moins 92 262 élèves ont été vaccinés dans les collèges au 23 décembre 2023", a indiqué la Direction générale de la Santé (DGS) à l'AFP. "A ce stade de la campagne de vaccination HPV au collège, les chiffres montrent un taux de vaccination des élèves de 5e autour de 10%", précise-t-elle. Cependant, à ces chiffres pourrait bien s’ajouter une augmentation des vaccinations réalisées par les médecins en cabinet, a jugé la DGS, en lien avec la campagne d'information et de communication déployée depuis septembre par l'Institut national du cancer (INCa), qui a accompagné la campagne dans les collèges. Interrogé en novembre par l'AFP, Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé, avait reconnu que l'objectif initial du gouvernement ne serait sans doute pas atteint, tout en espérant que 150 000 élèves de 5e pourraient être vaccinés cette année. "C'est un début, il faudra de la ténacité", avait-il estimé, évoquant une hétérogénéité entre les régions et les familles et une nécessité "d'adapter les outils". Lourdeurs dans l’organisation Début janvier, des responsables de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) ont jugé que cette vaccination était loin des attentes, avec un premier aperçu "décevant". Pour la SFCPCV, la campagne a pâti, entre autres, d'une organisation administrative "un peu lourde et compliquée". "Les collèges recevaient des grosses enveloppes à distribuer aux parents avec un courrier d'information, un prospectus (...) et la feuille d'autorisation à signer par les deux parents. Et le jour de la vaccination, il faut aussi le carnet de santé", a rappelé Geoffroy Canlorbe, secrétaire général de la Société savante et praticien à l'AP-HP. "Le principal échec est lié au manque de communication directe et efficace envers les parents", estime auprès de l'AFP Julia Maruani, vice-présidente de la SFCPCV et gynécologue médicale à Marseille. Evénement négatif La campagne a aussi pu être affectée par le décès d'un collégien près de Nantes, victime d'une chute après un malaise post-vaccinal. Le secrétariat général de l'enseignement catholique avait recommandé fin octobre de la "suspendre" dans les collèges catholiques sous contrat par "motif de précaution". Et ce, bien que l'enquête administrative ouverte après la mort fin octobre du collégien n'ait pas relevé de "dysfonctionnement sur l'organisation de la campagne de vaccination", selon l'ARS. Mi-novembre, l'Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) a préconisé que, dans le quart d'heure suivant l'injection, les adolescents restent allongés ou assis par terre adossés à un mur. Une estimation plus précise du nombre total d'élèves vaccinés pour la première dose sera réalisée au premier trimestre 2024, et le bilan complet de cette première année de campagne - c'est-à-dire le nombre d'élèves vaccinés ayant reçu deux doses de vaccins - ne sera connu qu'à la fin de l'année scolaire. Sur la base des enseignements tirés de ce bilan, "les autorités procèderont aux adaptations éventuelles" l'année prochaine, a assuré le ministère de la Santé. Que cette vaccination ait lieu au collège ou en ville, l'objectif de couverture vaccinale est de 80% à l'horizon 2030, tel que fixé par la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, a-t-on réaffirmé.
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