Chez des souris ayant un cancer pulmonaire, l’infection par le virus de la grippe entraine une baisse de l’immunité antitumorale à long terme qui aggrave le cancer. Une équipe de chercheurs français (Université Paris Cité, Sorbonne Université, Inserm) vient de mettre en évidence les effets négatifs à long terme de l’infection par le virus de la grippe sur les tumeurs pulmonaires. Plusieurs données avaient déjà montré que les patients atteints de cancers du poumon présentaient un risque plus élevé de morbidité et de mortalité lié à la grippe saisonnière. Mais les chercheurs parisiens ont voulu aller plus loin et mieux comprendre ce lien entre le virus de la grippe et la tumeur pulmonaire, et en particulier son microenvironnement. Pour cela ils ont étudié des souris modifiées pour présenter des cancers pulmonaires, qu’ils ont soumises au virus Influenza A. Ils ont tout d’abord mis en évidence que le virus infectait à la fois les cellules tumorales et les cellules immunitaires. Plus précisément, cela entraînait une altération de la réponse antitumorale des lymphocytes T. Les scientifiques ont ensuite effectué une analyse génétique sur les rongeurs. Ainsi, en comparant les animaux soumis à la grippe, avec ceux qui ne l’étaient pas, ils ont démontré que l’infection modifiait l’expression de 3 groupes de gènes, ce qui avait pour conséquence de diminuer la réaction immunitaire antitumorale, et d’augmenter la progression de la tumeur. En outre, cela modifiait le métabolisme de certaines molécules utilisées en chimiothérapie, qui pourraient ainsi devenir moins efficaces. Les auteurs ont confirmé ce profil d’expression génique caractéristique sur une cohorte de patients atteints d'adénocarcinome pulmonaire. Ils ont, de plus, constaté que ce type de patients présentait une survie plus faible. « Ces résultats montrent donc que l'infection par le virus Influenza A aggrave la progression des tumeurs pulmonaires en reprogrammant le microenvironnement tumoral pour le rendre plus agressif » résument Université Paris Cité et Sorbonne Université dans un communiqué. Pour les auteurs, ces données confirment l’importance de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les patients ayant un cancer pulmonaire et leurs proches, ainsi que l'initiation précoce d'un traitement antiviral en cas de grippe.
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