L’alimentation est connue comme un facteur de risque modifiable important pour le cancer colorectal et un certain nombre d’études ont déjà montré qu’une consommation élevée d’aliments ultra-transformés était associée à un risque supérieur de différentes maladies chroniques. Cependant, peu d’études ont évalué l’association entre une alimentation ultra-transformée et le risque de cancer colorectal, ce qui a amené une équipe américaine à utiliser les données de 3 cohortes prospectives américaines importantes (Health Professionals Follow-up Study, Nurses’Health Study 1 et 2) pour tenter de répondre à la question. 3 216 cas de cancer colorectal (1 294 chez des hommes et 1 922 chez des femmes) ont été documentés au cours de 24 à 28 ans de suivi. En comparaison de ceux dans le quintile le plus bas de consommation d’aliments ultra-transformés, les hommes du quintile le plus élevé avaient un risque 29 % supérieur de développer un cancer colorectal (hazard ratio entre le quintile supérieur et le quintile inférieur = 1.29 ; IC 95 % = 1.08 à 1.53 ; p = 0.01) et l’association positive était limitée au cancer colique distal (72 % d’augmentation de risque ; hazard ratio = 1.72 ; 1.24 à 2.37 ; p < 0.001). Ces associations restaient significatives après ajustement pour l’indice de masse corporelle, les indicateurs de qualité nutritionnelle de l’alimentation (c’est-à-dire de type occidental ou en fonction des scores de qualité nutritionnelle). Il n’y avait pas d’association entre la consommation globale d’aliments ultra-transformés et le risque de cancer colorectal chez les femmes. Parmi les sous-groupes d’aliments ultra-transformés, une consommation supérieure de viande, de volaille et de poisson dans des produits prêts à consommer, la prise de boissons sucrées light chez les femmes et la consommation de plats prêts à consommer chez les femmes, étaient associés à une augmentation du risque de cancer colorectal. Les yaourts et les desserts à base de produits laitiers étaient en revanche associés de manière négative au risque de cancer colorectal chez les femmes (hazard ratio = 0.83 ; 0.71 à 0.97 ; p = 0.002). En conclusion, dans ces trois grandes études de cohorte prospective américaine, la consommation élevée d’aliments ultra-transformés chez les hommes et dans certains sous-groupes d’aliments ultra-transformés chez les hommes et chez les femmes est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal. Il reste maintenant à comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles ces aliments ultra-transformés contribuent à la carcinogenèse colorectale.
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