Sclérose en plaques : préparer une grossesse

13/05/2022 Par Sylvie Coito
Neurologie
De nouvelles recommandations de la Société francophone de la SEP permettent de savoir exactement ce qu'on peut proposer aux femmes atteintes de SEP désireuses de devenir mère. 

 

Longtemps, on a déconseillé aux femmes atteintes de sclérose en plaques (SEP) d'avoir une grossesse. Il fallait choisir entre poursuivre son traitement et avoir un enfant. Désormais, le dilemme n'a plus lieu d'être. Le Pr Sandra Vukusic (Hôpital Pierre Wertheimer, CHU de Lyon HCL - GH Est, Bron) a coordonné les recommandations concernant la grossesse en cas de SEP mais aussi de maladies du spectre de la neuromyélitre optique (NMO), éditées par le groupe recommandations de la Société francophone de la SEP (F4MS pour la SFSEP). Elle les a présentées aux JNLF. 

Les risques pour leur santé et pour celle de leur enfant ont longtemps été débattus : risque de reprise de l'activité de la maladie en cas d'arrêt du traitement le temps de mener à bien une grossesse, risque d'anomalie congénitale, de prématurité, de retard de croissance pour le fœtus. Et que proposer pour l'accouchement, l'allaitement ? 

Le Pr Vukusic a voulu rassurer les femmes. Avec un bon accompagnement, elles peuvent devenir mères comme si elles n'étaient pas malades. Enfin presque. Il faut tenir compte du projet de grossesse dans le choix du traitement de fond, et donc aborder régulièrement le désir de grossesse et la contraception. La grossesse doit se planifier en période d'inactivité d'au moins douze mois. Le suivi n'est pas différent de celui d'une femme sans SEP. 

Pour la neurologue, certains messages sont importants à communiquer comme le fait que de nombreux traitements peuvent être utilisés au moins jusqu'au début de la grossesse et qu'il ne faut pas retarder la mise en place d’un traitement de fond chez les femmes ayant un projet de grossesse. Certains traitements de haute efficacité peuvent être utilisés au cours de la grossesse : choisir le "bon traitement" pour chaque patiente. Si cela est possible, il faut éviter les traitements à risque de rebond ; changer pour un traitement à faible risque fœtal quand cela est possible avant la conception. Certains traitements peuvent être envisagés chez les femmes qui allaitent. "Il ne faut pas faire d’IRM systématique sauf si la situation le justifie", complète le Pr Vukusic. Et il est recommandé de mettre à jour les vaccins avant la grossesse, et après l'accouchement avant la reprise des traitements immunosuppresseurs. Il n'y a pas de risque particulier concernant l'accouchement. 

Enfin, le suivi par une équipe expérimentée doit être encore plus important en cas de NMO, le risque de fausses couches et de pré-éclampsie étant majoré en présence d'anticorps anti-AQP4 positifs. 

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