Les chercheurs français de l’Inserm, de l’université de Bordeaux et du CHU de Bordeaux, se sont intéressés à ce sujet du fait des effets anti- dopaminergiques de ces traitements. En effet, dès les années 2000, il a été établi que la prise des médicaments antipsychotiques ayant une activité anti-dopaminergique, étaient associée à un risque augmenté d’AVC ischémique, même si les mécanismes sous-jacents ne sont pas élucidés. Les scientifiques ont donc mené une étude cas propre-témoins à partir des données de remboursement de l’Assurance Maladie et de celles des admissions à l’hôpital, qui a porté sur 2 612 adultes hospitalisés pour un premier AVC ischémique et ayant débuté un traitement par antiémétiques dans les 70 jours précédant l’AVC ischémique. L’utilisation potentielle du médicament dans les 14 jours précédant l’accident a été comparée à la même utilisation au cours d’une période plus ancienne (plus d’un mois) où elle ne peut avoir provoqué l’événement. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence que les patients ayant subi un AVC présentaient une plus forte consommation d’antiémétiques dans les jours précédant l’AVC avec un pic d’initiation de traitement sur cette période. "Ce résultat suggère qu’il y aurait une augmentation du risque d’AVC ischémique en début d’utilisation de ces médicaments", explique l’Inserm. Pour éliminer des biais liés à la période d’analyse, les chercheurs ont ensuite conforté leurs résultats en étudiant un groupe de 21 859 personnes n’ayant pas présenté d’AVC sur la même période. "Chez ces personnes, aucun pic ou excès d’utilisation d’antiémétiques comparable à celui mis en évidence chez les patients ayant présenté un AVC n’a été retrouvé", confirme l’Inserm. Cette étude suggère donc une augmentation du risque d’AVC ischémique dans les premiers jours d’utilisation des médicaments antiémétiques antidopaminergiques. Et les auteurs confirment que le risque est présent pour les trois molécules étudiées. "Cette première étude apporte un signal fort, portant sur des médicaments largement utilisés dans la population générale. Dans l’immédiat, il parait très important que ces résultats puissent être répliqués dans d’autres études, études qui pourraient en outre apporter des indications sur la fréquence de cet effet indésirable, que nous ne pouvions pas mesurer ici compte tenu de l’approche méthodologique retenue. Disposer d’informations précises sur les sous-types d’AVC ischémiques et leur localisation permettrait également d’explorer les mécanismes en cause", explique Anne Bénard-Laribière, l’une des auteurs de l’étude. Chaque année en France, 140 000 personnes sont victimes d’un AVC.
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