De nombreuses études ont ainsi utilisé l’index glycémique comme un facteur contributif à la réponse aiguë insulinémique après un repas mais leurs résultats concernant les complications en termes de santé sont un peu discordants. Plusieurs types d’alimentation comme les régimes méditerranéens sont associés à une amélioration de la réponse insulinique et à une réduction de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité globale. L’alimentation régule et module donc la réponse insulinique. L’équipe d’épidémiologistes de la Nurses’ Health Study et de la Health Professionals Follow-up Study a analysé si le potentiel insulinémique d’un type d’alimentation était associé à un risque de mortalité globale et de mortalité spécifique. 63 464 femmes de la Nurses’ Health Study ont été suivies entre 1986 et 2016 et 42 880 hommes de la Health Professionals Follow-up Study ont été suivis entre 1990 et 2016. L’alimentation était évaluée par un questionnaire diététique tous les 4 ans. Le potentiel insulinémique de l’alimentation était évalué à partir d’un index empirique pour l’insulinémie (Empirical Dietary Index for Hyperinsulinemia ; EDIH) calculé en fonction de l’alimentation rapportée dans les questionnaires et qui repose sur la prédiction de la concentration circulante de C peptide. Au cours d’un suivi de 2 792 550 personnes/année, 38 329 décès sont survenus. Dans l’analyse poolée, multivariée, un potentiel insulinémique supérieur de l’alimentation est associé à une augmentation du risque de mortalité quelle qu’en soit la cause (hazard ratio des quintiles extrêmes = 1.33 ; 1.29 – 1.38 ; p < 0.01). Elle est également associée à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire (HR = 1.37 ; 1.27 – 1.46 ; p < 0.001) et de la mortalité pour cancer (HR = 1.2 ; 1.13 – 1.28 ; p < 0.001). Ces associations sont indépendantes de l’IMC et restent significatives après ajustement complémentaire pour d’autres indices diététiques bien connus. De plus, en comparaison avec les participants dont les scores EDIH étaient stables sur une période de 8 ans, ceux qui avaient les augmentations les plus importantes des scores avaient un risque ultérieur supérieur de mortalité globale (HR = 1.13 ; 1.09 – 1.18 ; p < 0.001) et de mortalité cardiovasculaire (HR = 1.10 ; 1.01 – 1.21 ; p = 0.006). En conclusion, un potentiel insulinémique supérieur de l’alimentation est associé à une augmentation du risque de mortalité globale, de mortalité cardiovasculaire et de mortalité par cancer. Il est donc clair que le fait de suivre une alimentation avec un potentiel insulinémique faible pourrait être un moyen efficace d’améliorer la santé globale et de prévenir la mortalité prématurée, en particulier par cancer.
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