Dans le cadre d’une étude de cohorte nationale danoise portant sur l’ensemble des diabétiques, en particulier ceux ayant eu une pancréatite, les prescriptions d’hypoglycémiants ont été analysées et comparées à celles des patients diabétiques de type 1 et diabétiques de type 2. L’étude était une étude de cohorte nationale où les dossiers de tous les sujets diabétiques dont le diabète avait commencé à l’âge adulte dans la période 2000-2018 ont été analysés et les patients catégorisés en diabète de type 1, diabète de type 2 et diabète post-pancréatite. Sur les 398 456 adultes dont le diabète était apparu à l’âge adulte, 5879 (soit 1.5 %) avaient un diabète post-pancréatite, 9252 (soit 2.3 %) avaient un diabète de type 1 tandis que les autres (soit 96.2 %) avaient un diabète de type 2. Le taux d’incidence du diabète post-pancréatite était de 7.9 (IC 95 % = 7.7 – 8.1) pour 100 000 personnes/année alors qu’il était de 12.5 (12.2 – 12.7) pour le diabète de type 1, donnant un rapport de taux d’incidence de 0.6 (0.6 – 0.7 ; p < 0.001). Une proportion importante de patients ayant un diabète sucré post-pancréatite était classée comme ayant un diabète de type 2 (44.9%) et ont reçu des sulfamides hypoglycémiants (25.2 %) ou des traitements incrétino-mimétiques (18 %) qui peuvent potentiellement être dangereux chez les patients ayant un diabète post-pancréatite. En revanche, 35 % des patients n’ont jamais reçu de biguanides qui sont associés à un bénéfice de survie dans ce type de diabète. Les patients avec diabète post-pancréatite étaient plus souvent insulino-requérants que les diabétiques de type 2 (hazard ratio = 3.10 ; 2.96–3.23 ; p<0.001), en particulier pour le diabète post-pancréatite associé à une pancréatite chronique (HR = 4.3 ; 4.01 – 4.56 ; p < 0.001). En conclusion, le diabète post-pancréatite est une cause fréquente de diabète secondaire chez les adultes, souvent considéré et traité comme un diabète de type 2 alors qu’il nécessite une prise en charge spécifique.
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