Si la plupart des incidentalomes surrénaliens sont non fonctionnels, 30 à 50 % des patients ont une sécrétion autonome faible de cortisol. L’exposition à long terme à une sécrétion de cortisol anormale a des effets délétères sur l’os si l’on en croit plusieurs petites études qui ont aussi rapporté une augmentation de la prévalence et de l’incidence des fractures vertébrales asymptomatiques chez les patients, qu’ils aient des adénomes surrénaliens non fonctionnels ou des adénomes ayant une sécrétion de cortisol autonome faible. Toutefois, le risque de fracture symptomatique au niveau des vertèbres ou à d’autres sites reste inconnu. Ceci a conduit l’équipe de la Mayo Clinic à analyser la prévalence et l’incidence des fractures symptomatiques à différents sites chez des patients ayant des adénomes surrénaliens. L’étude est une étude de cohorte dans le comté d’Olmsted (Minnesota) entre 1995 et 2017. Les participants chez qui avait été découvert un adénome surrénalien ont été comparés à des sujets témoins appariés pour l’âge et le sexe. Les patients ayant un syndrome de Cushing patent ont été exclus.
Sur les 1004 patients ayant un adénome surrénalien, 582 (58 %) étaient des femmes et l’âge médian au moment du diagnostic était de 63 ans (20-96). Au moment du diagnostic, les patients avaient une prévalence supérieure d’antécédent de fracture en comparaison des sujets témoins (quelle que soit la fracture, 47.9 % versus 41.3 %, p = 0.003 ; fracture vertébrale = 6.4 % versus 3.6 %, p = 0.004 ; site ostéoporotique combiné 16.6 % versus 13.3 %, p = 0.04). La durée médiane de suivi était de 6.8 années. Après ajustement pour l’âge, le sexe, l’IMC, le tabagisme, les antécédents préalables de fracture ou les causes fréquentes d’ostéoporose secondaire, les patients avec un adénome avaient un hazard ratio de 1.27 (IC 95 % 1.07 – 1.52) de développer une nouvelle fracture au cours du suivi lorsqu’ils étaient comparés à des sujets témoins.
En conclusion, les patients ayant un adénome surrénalien ont donc bien une prévalence supérieure de fractures au moment du diagnostic et une augmentation du risque de développer ultérieurement une nouvelle fracture lorsqu’ils sont comparés à des sujets témoins.
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