Le diabète de type 1 est caractérisé par une perte progressive de la masse des cellules β fonctionnelles justifiant la mise en route d’un traitement par insuline. Une équipe internationale a donc testé l’hypothèse que la combinaison d’un anticorps anti-interleukine 21 (permettant une immunomodulation transitoire et plutôt modérée) et de liraglutide (afin d’améliorer la fonction β-cellulaire) pourrait permettre une survie des cellules β avec une réduction du risque de complication en comparaison avec une immuno-modulation plus traditionnelle. Pour cela, ils ont mis en place une étude randomisée, en groupes parallèles, versus placebo, en double insu, de phase 2 dans 94 sites de 17 pays. Les participants éligibles étaient des adultes âgés de 18 à 45 ans dont le diagnostic de diabète de type 1 avait été fait de manière récente et qui gardaient une fonction résiduelle β-cellulaire. Une stratification a été faite en fonction de la concentration basale de peptide C stimulée par un repas mixte et les patients ont reçu soit une combinaison d’anti-IL-21 et de liraglutide, soit de l’anti-IL-21 seul, soit du liraglutide seul, soit du placebo, les 4 étant ajoutés en complément de l’insuline. Entre novembre 2015 et février 2019, 553 adultes ont été évalués pour l’éligibilité dont 308 ont été assignés de manière randomisée dans 1 des 4 groupes. Le rapport concentration de C-peptide stimulée par un repas-test à la 54e semaine sur concentration de C-peptide stimulée par un repas-test avant traitement (valeur basale) était, sous placebo, de 0.61 (correspondant donc à un déclin de 39 %). Sous traitement combiné, ce rapport était significativement inférieur puisque trouvé à 0.90 (soit un déclin de 10 % seulement), donnant un effet estimé lié au traitement de 1.48 (IC 95 % = 1.16 – 1.89 ; p = 0.0017), alors que ce n’était pas le cas sous anti-IL-21 seul (1.23 ; 0.97 – 1.57 ; p = 0.093) ou sous liraglutide seul (1.12 ; 0.87 – 1.82 ; p = 0.38). Malgré une utilisation plus importante d’insuline dans le groupe placebo, la diminution de l’hémoglobine glyquée à la 54e semaine était supérieure avec tous les traitements actifs (-0.50 points de pourcentage) que sous placebo (-0.10 points de pourcentage) mais la différence n’était pas significative. Les effets se sont atténués à l’arrêt des traitements. Les modifications des sous-types cellulaires immunitaires parmi les groupes étaient transitoires et modérées. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés étaient des troubles gastro-intestinaux en rapport avec les effets secondaires bien connus du liraglutide. Le taux des hypoglycémies n’était pas différent entre les groupes actifs et le placebo à l’exception d’une réduction dans le groupe liraglutide en comparaison du groupe placebo. Aucune acidocétose diabétique n’a été observée. Un participant est décédé alors qu’il était sous liraglutide mais cela a été considéré comme peu vraisemblablement en rapport avec le traitement. La combinaison d’un anti-IL-21 et de liraglutide pourrait préserver la fonction cellulaire β chez les patients diabétiques de type 1 de diagnostic récent. L’efficacité de cette combinaison semble similaire à celle observée dans les essais d’autres interventions thérapeutiques dans le diabète de type 1 mais avec un meilleur profil de sécurité. Il faut donc maintenant évaluer, dans des programmes de phase 3, l’efficacité et la sécurité.
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