Plusieurs données ont suggéré que les femmes mariées avaient un âge d’entrée en ménopause plus élevé que les autres. Certaines équipes ont par ailleurs émis l’hypothèse de l’impact de phéromones males, ces substances chimiques qui attirent le sexe opposé, sur la survenue de la ménopause. Tout ceci pouvant être en relation avec l’activité sexuelle de la femme. C’est pourquoi des chercheurs londoniens ont voulu en savoir plus sur les liens existant entre activité sexuelle et âge de l’entrée en ménopause. Ils ont donc mené une étude à partir de la Study of Women's Health Across the Nation, une étude longitudinale menée aux Etats-Unis. Près de 3 000 femmes non encore ménopausées, ont ainsi été recrutées entre 1996 et 1997. L’âge moyen des participantes était de 46 ans. Près de la moitié d’entre elles étaient en périménopause. Le suivi a été de 10 ans, et a été réalisé sur la base d’entretiens. Au cours de cette période, 1 324 (45%) des 2936 femmes de l’étude ont connu une ménopause naturelle, dont l’âge moyen de survenue a été de 52 ans. Après analyse des données, les auteures ont alors pu mettre en évidence une association significative entre fréquence des rapports sexuels et début de la ménopause. Ainsi, les femmes ayant des rapports sexuels au moins une fois par semaine avaient un risque d’entrée en ménopause abaissé de 28% par rapport à celles ayant moins d’un rapport par mois. Aucune corrélation n’a été établi avec le fait d’être marié ou non. De même, aucun résultats n’a permis de soutenir l’hypothèse des phéromones. Pour les auteurs, cette relation serait liée à une adaptation comportementale du corps en rapport avec la probabilité de grossesse à l'approche de la ménopause. Autrement dit, les relations sexuelles enverraient des signaux physiques au corps pour dire qu'il existe une possibilité de devenir enceinte, ce qui "maintiendrait" l’ovulation. "Bien sûr, la ménopause est une fatalité pour les femmes, et il n'y a aucune intervention comportementale qui empêchera l'arrêt de la reproduction ; néanmoins, ces résultats sont une première indication que le moment de la ménopause peut être adaptatif en réponse au comportement sexuel", concluent les auteures.
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