Le Lancet publie les résultats d’un essai randomisé multicentrique français, coordonné par des Lyonnais (M. Robert et E. Disse), l’essai YOMEGA, qui a comparé le mini-bypass au bypass Roux-en-Y. Il s’agissait d’une étude prospective de non infériorité menée dans 9 centres d’obésité en France. Les patients étaient éligibles si leur IMC était ≥ 40 kg/m2 ou s’il était ≥ 35 kg/m2 avec au moins 1 comorbidité comme un diabète, une hypertension artérielle, des apnées du sommeil obstructives, une dyslipidémie ou une arthrose, et étaient âgés de 18 à 65 ans. Le critère d’évaluation principal était le pourcentage d’excès d’IMC perdu 2 ans après la procédure. Entre mai 2014 et mars 2016, sur les 261 patients qui ont été screenés, 253 (97 %) ont été assignés de manière randomisée au mini-bypass (n = 129) ou au bypass Roux-en-Y (n = 124). Cinq patients n’ont pas eu la chirurgie prévue et après avoir été opérés 14 ont été exclus de l’analyse per-protocole (7 du fait d’une grossesse, 2 du fait d’un décès, 1 parce par retrait de consentement et 4 dont le mini-bypass a été converti en bypass Roux-en-Y. Dans la population per-protocole qui comprenait 117 sujets dans chaque groupe, l’âge moyen était de 43.5 ± 10.8 ans et l’IMC moyen était de 43.9 ± 5.6 kg/m2. Sur les 234, 176 des participants étaient des femmes et 58, soit 27 %, avaient un diabète de type 2. Après 2 ans, la perte moyenne d’excès de pourcentage d’IMC était de -87.9 ± 23.6 % dans le groupe mini-bypass et de -85.8 ± 23.1 % dans le groupe bypass Roux-en-Y, confirmant la non-infériorité du mini-bypass (différence moyenne = -3.3 % ; IC 95 % = -9.1 à + 2.6). Soixante-six événements secondaires graves associés à la chirurgie ont été rapportés : 24 dans le groupe bypass gastrique Roux-en-Y et 42 dans le groupe mini-bypass (p=0.042), dont 9 (21.4 %) du groupe mini-bypass étaient des complications nutritionnelles alors qu’il n’y en avait aucune dans le groupe bypass Roux-en-Y (p = 0.0034). En conclusion, le mini bypass n’est pas inférieur au bypass Roux-en-Y en termes de perte de poids et d’amélioration métabolique à 2 ans. Il y a néanmoins une incidence supérieure de diarrhée, de stéatorrhée et d’événements secondaires nutritionnels qui sont observés du fait de la dérivation pancréatique de 2 mètres liée au mini-bypass, ce qui suggère que cette technique peut être responsable d’une malabsorption.
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