La densité minérale osseuse (DMO) évaluée par DEXA est le standard clinique pour déterminer le risque de fracture. Pourtant, la plupart des sujets âgés qui se fracturent ont des T-scores > -2.5 et ne remplissent donc pas les critères cliniques d’ostéoporose. En fait, cela n’est pas illogique car la fragilité osseuse est certes due à une diminution de la DMO mais aussi à une détérioration de la structure osseuse. D’ailleurs d’autres méthodes d’évaluation de la solidité osseuse, en particulier les indices de scanner quantitatif périphérique à haute résolution, sont associés à un risque de fractures de manière indépendante de la DMO au niveau du col fémoral ou du score FRAX. Comme les études qui l’ont démontré portent sur des effectifs relativement faibles, un groupe international a décidé de combiner les données des participants de 8 cohortes, provenant des Etats-Unis (cohorte de Framingham et de la Mayo Clinic), de France (cohorte QUALYOR, STRAMBO, OFELY), de Suisse (GERICO), du Canada (CaMos) et de Suède (MrOs). L’analyse a porté sur un total de 7 254 sujets (66 % étaient des femmes et 34 % des hommes), d’âge moyen au début de l’étude de 69 ± 9 ans. Sur un suivi moyen de 4.6 ± 2.4 années, 765 (11 %) des participants ont fait une fracture. Sur ces 765, 633 (86 %) avaient un T-score au niveau du col fémoral > -2.5. Après ajustement pour l’âge, le sexe, la cohorte, la taille, le poids, la charge de rupture du squelette périphérique (calculée à partir des données de microarchitecture au niveau du squelette périphérique) avait l’association la plus forte avec le risque de fracture : pour chaque diminution de 1 SD, le hazard ratio (HR) était de 2.4 (1.98-2.91) au niveau du tibia et de 2.13 (1.77-2.56) au niveau du radius. Le hazard ratio pour les autres indices osseux allait de 1.12 (1.03-1.23) par augmentation de 1 DS de la porosité corticale du tibia à 1.58 (1.45-1.72) par diminution de 1 DS de la densité osseuse volumétrique trabéculaire du radius. Après ajustement pour la DMO au niveau du col ou le score de FRAX, les associations étaient moindres mais restaient significatives pour la plupart des paramètres osseux analysés en micro-CT. Un modèle comprenant la densité osseuse volumétrique corticale, le nombre de trabécules, l’épaisseur des trabécules au niveau du radius distal et un modèle incluant ces indices et la surface corticale au niveau du tibia étaient les meilleurs prédicteurs de fractures. En conclusion, les indices en micro-CT quantitatifs périphériques à haute résolution et la rupture de charge améliorent la prédiction des fractures au-delà de la DMO du col fémoral ou du score de FRAX seuls. Ces données, obtenues à partir d’une grande cohorte internationale d’hommes et de femmes confirment les études précédentes menées sur de plus petits nombres de patients. Ces mesures et l’évaluation morphologique du squelette périphérique pourraient améliorer l’identification des sujets à risque supérieur de fractures.
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