La rougeole poursuit son augmentation rapide sur le territoire. Au 22 avril, 1 947 cas ont été déclarés depuis le 6 novembre 2017 (+166 cas par rapport à la semaine précédente).
Plus de 1 875 cas sont apparus depuis le 1er janvier 2018. Au total, 78 départements ont déclaré au moins 1 cas, un nombre en hausse (76 département la semaine précédente). Plus de la moitié des cas (51 % des cas) ont été déclarés dans la région Nouvelle-Aquitaine, la seule région actuellement en situation épidémique. Les nourrissons de moins de 1 an sont les plus touchés : 18,5 cas/100 000 habitants. La forte contagiosité de l’infection et la faible couverture vaccinale apparaissent en cause. En effet, 87 % des cas de rougeole sont survenus chez des sujets non ou mal vaccinés.
Dans ce contexte, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de publier un avis sur "la stratégie de gestion en cas d’épidémie de rougeole" (25 avril 2018). Il envisage des mesures visant à mieux adapter les prises en charge, se basant sur la définition de 2 niveaux épidémiques au niveau régional. Pour le niveau 1, une faible partie des départements de la région sont en situation épidémique ; pour le niveau 2 : la grande majorité ou la totalité des départements sont en situation épidémique ; la même logique s’appliquant à l’échelle nationale avec les régions. Le HCSP recommande l’organisation de campagnes de vaccination au plus près des collectivités concernées, en particulier dans les milieux considérés comme à risque (écoles, universités, …), vers les personnes les plus vulnérables, ainsi que vers les professionnels de santé. Pour ces derniers, il propose d’étudier la possibilité juridique d’une obligation temporaire de vaccination en cas d’épidémie ou de situation laissant craindre une épidémie. Il insiste aussi sur l’importance de la mise en œuvre d’actions d’information et de communication sur la maladie et sa prévention par la vaccination : "si l’épidémie est susceptible de concerner le territoire national, une stratégie de communication forte et réactive auprès des professionnels et de la population générale est à envisager". Le HCSP souligne aussi la nécessité de maintenir les signalements par la fiche de déclaration obligatoire, ainsi que qu’une investigation a minima autour de chaque cas, même dans les régions en situation épidémique, afin d’identifier les risques de cas graves. Le texte précise aussi dans quels cas une confirmation biologique est recommandée : formes graves, personnes ou entourage à risque de forme grave (nourrisson âgé de moins de 12 mois, personne immunodéprimée, femme enceinte), personne vaccinée, personnes résidant dans un des trois départements d’Amérique, retour d’un voyage à l’étranger. Mais il recommande qu’en situation de cas groupés ou dans une région épidémique, la vaccination post-exposition soit proposée sans attendre la confirmation biologique des cas.
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