L’activité physique a un effet protecteur vis-à-vis des maladies cardiovasculaires dans les pays industrialisés. Dans les pays riches, l’activité physique est principalement une activité physique de loisir. Est-ce aussi le cas dans les pays moins développés ? Et quelles sont les conséquences de différences éventuelles ?
Dans le cadre d’une grande étude épidémiologique portant sur 17 pays à revenus variables et sur 130 000 personnes, une équipe internationale a étudié si les quantités et les types d’exercice physique étaient associés à une baisse de la mortalité et des maladies cardiovasculaires quel que soit le niveau économique ou s’il existait des différences. L’étude prospective de cohorte a recruté des participants dans 17 pays à revenu moyen variable (Canada, Suède, Emirats Arabes Unis, Argentine, Brésil, Chili, Pologne, Turquie, Malaisie, Afrique du Sud, Chine, Colombie, Iran, Bengladesh, Inde, Pakistan et Zimbabwe). Dans chaque pays, des zones urbaines et rurales, à l’intérieur et autour de villes sélectionnées, ont été identifiées pour refléter la diversité géographique. Dans ces communautés, les chercheurs ont invité les sujets âgés de 35 à 70 ans, qui vivaient à leur adresse actuelle depuis au moins 4 ans, à participer en remplissant un questionnaire portant sur l’activité physique totale. Les participants ayant une maladie cardiovasculaire connue ont été exclus de l’analyse. La mortalité et les pathologies cardiovasculaires ont été enregistrées pendant 6.9 années en moyenne. Entre janvier 2003 et décembre 2010, près de 170 000 participants ont été inclus dont 142 000 ont rempli le questionnaire. L’analyse a été limitée aux 130 000 participants qui n’avaient pas de pathologie cardiovasculaire préexistante. En comparaison avec une activité physique basse (<600 équivalents métaboliques/minute/semaine, soit <150 minutes/semaine d’activité physique d’intensité modérée), une activité physique modérée (entre 600 et 3000 MET/ minute/semaine, soit 150 à 750 minutes/semaine d’activité modérée) et une activité physique élevée (> 3000 MET/minute/semaine, soit >750 minutes/semaine) étaient associées à une réduction progressive de la mortalité (hazard ratio = 0.8 ; IC 95 % : 0.74-0.87 et HR = 0.65 ; 0.60-0.71, p < 0.0001 pour la tendance) et avec une réduction progressive des pathologies cardiovasculaires majeures (HR = 0.86 ; 0.78-0.93, p < 0.001 pour la tendance). Une activité physique élevée était associée à un risque inférieur de maladie cardiovasculaire et de mortalité dans les pays riches, dans les pays à revenu intermédiaire et dans les pays pauvres. 8 % de la mortalité et 4.6 % des événements cardiovasculaires majeurs de la population ajustée étaient attribuables au fait de ne pas suivre les recommandations en termes d’activité physique. Ces proportions passaient à 13 % de la mortalité et à 9.5 % pour la mortalité cardiovasculaire majeure en l’absence d’activité physique élevée. Tant l’activité physique de loisir que l’activité physique en dehors des loisirs étaient associées à des bénéfices. Une activité physique élevée, qu’elle soit de loisir ou non, est donc associée à une diminution du risque de mortalité et d’événements cardiovasculaires qu’il s’agisse des pays industrialisés, des pays à revenus intermédiaires ou des pays à bas revenus. Augmenter l’activité physique est un moyen simple, largement applicable et à faible coût de réduire les décès et les pathologies cardiovasculaires.
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