Bypass gastrique chez le patient obèse : une efficacité préventive durable sur le diabète de type 2, l’HTA et la dyslipidémie

28/09/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

On dispose de peu d’études à long terme ou d’études contrôlées concernant la chirurgie bariatrique. La dernière édition du N Engl J Med rapporte les résultats de suivi à 12 ans d’une étude prospective d’observation de l’effet d’un bypass gastrique Roux-en-Y menée aux Etats Unis.

Un total de 1 156 patients ayant une obésité sévère ont été divisés en 3 groupes : un groupe « chirurgical » de 418 patients qui ont consulté pour une chirurgie bariatrique et chez qui elle a pu être faite, un premier groupe « non chirurgical » (non chirurgical 1) de 417 patients qui souhaitaient une chirurgie par bypass mais n’ont pas pu l’avoir, principalement pour des raisons d’assurance, et enfin un troisième groupe (groupe non chirurgical 2) de 321 patients qui ne souhaitaient pas de chirurgie bariatrique. Les examens cliniques et biologiques ont été réalisés au début de l’étude, à 2 ans, 6 ans et 12 ans afin d’établir la présence d’un diabète de type 2, d’une hypertension et d’une dyslipidémie. Le taux de suivi était de plus de 90 % à 12 ans. Les variations pondérales moyennes ajustées par rapport aux valeurs basales étaient, dans le groupe chirurgical, de -45 kg (IC 95 % = -47.2 à -42.9 ; soit une réduction moyenne, en pourcentage, de -35 %) à 2 ans, de -36.3 kg (-39 à -33.5 ; soit -28 %) à 6 ans et de -35 kg (-38.4 à -31.7 ; soit -26.9 %) à 12 ans. A 12 ans, les variations pondérales moyennes ajustées par rapport aux valeurs basales étaient, dans le groupe non chirurgical 1, de -2.9 kg (-6.9 à +1 ; soit -2 %) et, dans le groupe non chirurgical 2, de 0 kg (-3.5 à + 3.5 ; soit -0.9 %). Parmi les patients du groupe chirurgical qui avaient un diabète de type 2 au début de l’étude, celui-ci avait disparu chez 66 des 88 (soit 75 %) à 2 ans, chez 54 des 87 patients (62 %) à 6 ans et chez 43 des 84 patients (51 %) à 12 ans. Les odds ratios pour l’incidence du diabète de type 2, à 12 ans, étaient de 0.08 (0.03 à 0.24) dans le groupe chirurgical versus le groupe non chirurgical de type 1 et de 0.09 (0.03 à 0.29) dans le groupe chirurgical versus le groupe non chirurgical 2 (p < 0.001 pour les 2 comparaisons). Le groupe chirurgical avait des taux de rémission et des taux d’incidence d’hypertension et de dyslipidémie supérieurs à ceux du groupe non chirurgical. Cette étude montre qu’à long terme, le bypass gastrique de type Roux-en-Y a des effets durables sur la perte de poids et sur la rémission effective et la prévention du diabète de type 2, de l’hypertension et de la dyslipidémie.

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