VIH : le déploiement de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) à l’AP-HP

24/07/2017 Par Dr Philippe Massol
Infectiologie

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris est présente à la 9ème conférence scientifique sur le VIH "IAS 2017", qui se tient à Paris du 23 au 26 juillet. Cette rencontre internationale, qui a lieu tous les deux ans, réunit plus de 6000 professionnels. L’occasion pour l’AP-HP de communiquer sur les travaux de recherches menées par ses équipes, notamment sur les stratégies de prophylaxie pré-exposition (PrEP).

En France, plus de 150 000 personnes vivent avec le VIH. Chaque année, ce sont près de 6000 personnes qui découvrent leur séropositivité. La région francilienne concentre 42% des découvertes de séropositivité pour 18% de la population vivant en France. Avec les divers acteurs institutionnels et associatifs, et notamment dans le cadre du programme "Vers Paris sans sida", l’AP-HP se mobilise pour atteindre d’ici 2020 l’objectif 90-90-90 : 90% des personnes qui vivent avec le VIH diagnostiquées ; 90% des personnes diagnostiquées sous traitement ; 90% des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. L’AP-HP prend en charge et suit environ 75% des personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France. En France, 2500 personnes bénéficient de la PrEP, dont les trois quarts en Ile-de-France. Près de 80% des personnes ayant initie la PrEP dans la région l’ont fait à l’AP-HP.  La PrEP est une stratégie de réduction du risque de contracter le VIH basée sur la prise d’un antirétroviral lorsque l’individu est exposé à un risque de contamination. Il s’agit de la combinaison de deux antirétroviraux, ténofovir et l’emtricitabine, contenu dans un comprimé de Truvada. La prescription du Truvada dans cette indication préventive a d’abord été uniquement hospitalière En novembre 2015, le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis a été le premier en France à ouvrir des consultations dédiées à la PrEP, dans le cadre autorisé par la ministre de la Santé. Aujourd’hui, des consultations dédiées à la PrEP sont possibles dans 14 hôpitaux de l’AP-HP, en particulier à Bicêtre, Bichat, HEGP, Hôtel-Dieu, Henri-Mondor, Louis-Mourier, la Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Saint-Louis et Tenon. Depuis le 7 juin 2016, les CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par le VIH), ont également une autorisation de prescrire la PrEP. Le schéma de la PrEP est offert soit à la demande tel que validé par l’essai ANRS Ipergay, soit de façon continue avec un comprimé par jour. Cette stratégie s’accompagne d’une offre de prévention diversifiée pour les populations à haut risque de contamination : offre de santé sexuelle incluant le dépistage et le traitement des IST asymptomatiques, prise en compte des addictions, vaccinations (HAV, HBV, papilloma, etc…). De nouvelles analyses évaluant la PrEP sur demande chez des sous-groupes de patients inclus dans l’étude ANRS Ipergay, à laquelle plusieurs équipes de l’AP-HP (à l’hôpital Tenon et à l’hôpital Saint-Louis, notamment) ont participé sont présentées au congrès IAS 2017 : une analyse chez des HSH avec des relations sexuelles peu fréquentes, une autre sur la PrPE à la demande chez les homosexuels masculins qui pratiquent le "chemsex". Avancées dans la compréhension des interactions virus-hôtes, dans la caractérisation et le ciblage du réservoir, vaccination préventive et thérapeutique… de nombreux autres travaux menés par ou avec les équipes de l’AP-HP sont présentés à l’IAS 2017.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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