Quelle part pour la santé dans le nouveau Gouvernement Attal ? C'est la question que pose l'Intersyndicale nationale des internes (Isni) dans un communiqué, publié mardi 6 janvier. Si les représentants de l'organisation étudiante tiennent d'abord à adresser leurs félicitations à Catherine Vautrin, nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités nommée le 11 janvier, ils rappellent être encore en attente de la nomination d'un ministre délégué à la santé.
L'intervention du Premier ministre, Gabriel Attal, le 30 janvier dernier "détaille la feuille de route que ce Gouvernement souhaite définir", écrit l'Isni, rappelant que "le système de santé français fait face à de nombreux défis, dont l'accès aux soins se détache". Dans ce contexte, "nous souhaitons rappeler que l'attractivité des territoires nécessite l'élaboration de mesures construites avec les professionnels de santé et non pas coercitives", maintient l'intersyndicale.
[COMMUNIQUÉ DE PRESSE ] :
— ISNI - InterSyndicale Nationale des Internes (@ISNItwit) February 7, 2024
Un grand ministère mais quelle part pour la santé ? pic.twitter.com/xXlPMLlY05
"A ce titre, l'obligation de garde ne fera que faire grandir le mal-être des soignants", poursuit l'Isni. Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a en effet avancé un possible rétablissement des "obligations de garde pour les médecins libéraux" en soirée ou le week-end dans leur cabinet, à l'hôpital ou en maison de santé.
Alors que le Premier ministre a aussi affirmé vouloir faire de la santé mentale des jeunes une grande cause de l'action gouvernementale, l'Isni estime qu'il est "crucial de souligner l'état de santé préoccupant des internes en médecine". Ces derniers représentent pourtant "40% du personnel médical hospitalier et réalisent jusqu'à 70% des prescriptions", et sont "confrontés à un environnement de travail extrêmement exigeant", rappelle le syndicat. En 2020, l'Isni avait révélé dans une enquête que les internes français travaillaient en moyenne plus de 58 heures par semaine, soit 10 heures de plus que le maximum prévu par la réglementation européenne.
Pour l'Isni, il est également capital de "souligner la persistance de problèmes graves tels que le harcèlement moral et sexuel au sein des hôpitaux". Enfin, "l'introduction de réformes universitaires, comme l'ajout d'une quatrième année de médecine générale, sans connaissance préalable de son déroulement est source d'une inquiétude majeure chez les internes", précise l'intersyndicale, qui demande au Gouvernement "une réponse à ces enjeux" tant pour les internes que "pour l'attractivité des hôpitaux et du système de soins dans son ensemble".
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