Une équipe canadienne s’est donc demandé si l’hétérogénéité dans la sévérité des variations de la glycémie chez les femmes ayant un diabète gestationnel suggérait que la relation entre la glycémie pendant la grossesse et les pathologies cardiovasculaires dépassait les glycémies considérées comme diagnostiques du diabète gestationnel et pouvait s’appliquer à des glycémies considérées comme normales. Ils ont donc émis l’hypothèse que le dépistage de la glycémie au cours de la grossesse pourrait identifier le risque futur de maladies cardiovasculaires même chez les femmes qui n’ont pas de diabète gestationnel et ils ont pour cela fait une étude de cohorte de population à partir des informations provenant des bases de données administratives de l’Assurance Maladie et du Ministère de la Santé en Ontario, Canada. Ils ont identifié toutes les femmes qui avaient eu une HGPO avec 50 g de glucose au cours de leur grossesse, entre la 24e et la 28e semaine, grossesse permettant la naissance d’un enfant vivant entre 2007 et 2015. Les femmes qui avaient une notion de diabète avant la grossesse ou qui avaient été hospitalisées avant la grossesse pour pathologies cardiovasculaires ont été exclues. Les femmes qui avaient une glycémie 1 heure après charge en glucose ≥ 11.1 mmol/l (2 g/l) ont été considérées comme ayant un diabète gestationnel comme l’étaient les femmes qui avaient une glycémie entre 7.8 et 11 mmol/l et pour lesquelles on avait considéré le diagnostic de diabète dans les dossiers d’accouchement. La population étudiée restante a donc été divisée en 6 groupes en fonction du résultat de la glycémie au cours de l’HGPO : ≤ 4.8 mmol/l, de 4.9 à 5.5 mmol/l, de 5.6 à 6.2 mmol/l, de 6.3 à 6.9 mmol/l et de 7 à 7.9 mmol/l et ≥ 8 mmol/l. Le critère d’évaluation principal était un critère composite d’hospitalisation pour infarctus du myocarde ou de syndrome coronarien aigu ou d’accident vasculaire cérébral, de chirurgie coronaire, de dilatation ou de mise en place d’un stent ou d’endartériectomie carotidienne. Toutes les femmes ont été suivies depuis la grossesse considérée jusqu’à l’événement cardiovasculaire, le décès ou un déménagement en dehors de l’Ontario ou la fin de l’étude d’observation, c’est-à-dire septembre 2017. 259 164 femmes ont été identifiées dont 13 609 avaient été considérées comme ayant un diabète gestationnel et 245 555 comme n’en ayant pas. Les femmes ont été suivies pendant une médiane de 3.9 années (espace inter-quartile : 2.8 à 5.6 ans). Chaque augmentation de 1 mmol/l de la glycémie après HGPO était associée à une augmentation de 13 % du risque de maladies cardiovasculaires après ajustement pour l’âge, l’origine ethnique, le revenu et la ruralité, donnant un hazard ratio ajusté de 1.13 (IC 95 % = 1.04 à 1.22). Cette relation persistait après exclusion des femmes qui avaient un diabète gestationnel (HR = 1.14 ; 1.01 – 1.28). Chez les femmes qui n’avaient pas de diabète gestationnel, celles qui avaient une glycémie anormale au cours de l’HGPO, c’est-à-dire celles qui avaient plus de 7.8 mmol/l et celles qui avaient une glycémie entre 7.2 et 7.7 mmol/l, avaient une augmentation du risque de pathologie cardiovasculaire (HR = 1.94 ; 1.29 – 2.92 et 1.65 ; 0.99 – 2.76), respectivement, en comparaison de celles qui avaient une glycémie ≤ 7.1 mmol/l (p = 0.003). En conclusion, la relation entre le diabète gestationnel et le risque cardiovasculaire ultérieur s’étend aux glycémies considérées comme normales. Le dépistage de la glycémie au cours de la grossesse pourrait donc permettre d’identifier le risque ultérieur de pathologie cardiovasculaire chez les femmes qui n’ont pas de diabète gestationnel.
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