Une équipe américaine, à Harvard, s’est donc intéressée à la façon dont les signaux produits par les odeurs pouvaient être affectés de manière flexible par un besoin physiologique dans le but de satisfaire un besoin comportemental. Ainsi, ils ont identifié un mécanisme neuronal par lequel la faim favorise de manière sélective l’attirance vers les odeurs alimentaires aux dépens des autres signaux olfactifs. L’activation optogénétique des neurones hypothalamiques à AGRP stimule l’attirance pour les odeurs des aliments mais non l’attirance pour les phéromones et ces sélections sont en rapport avec un rôle clé joué par certaines projections du thalamus para-ventriculaire. Ainsi, les souris dépourvues de neuropeptide Y ou du récepteur du neuropeptide Y de type 5 ne parviennent pas à préférer les odeurs alimentaires par rapport aux phéromones après un jeûne et l’attirance pour les odeurs alimentaires dépendante de la faim est restaurée par la récupération des cellules spécifiques NPY des neurones AGRP. De plus, les injections aiguës de NPY inversent immédiatement les préférences pour les odeurs alimentaires sans entraînement additionnel, ce qui indique que le NPY est nécessaire pour la lecture des circuits olfactifs au cours de l’expression comportementale plus que l’écriture de circuits olfactifs au cours de l’apprentissage des odeurs. Toutes ces données indiquent donc que les neurones qui répondent aux odeurs alimentaires comportent un sous-circuit olfactif sensible à l’état de faim via la libération de NPY hypothalamique et plus généralement apportent des informations mécanistiques sur la façon dont un état interne régule un comportement.
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