La réduction du risque de cancer de l’ovaire est confirmée avec les estroprogestatifs actuels

10/10/2018 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique
Des travaux ont montré que l’utilisation d’estroprogestatifs contenant des concentrations supérieures d’estrogènes et des progestatifs plus anciens que ce qui est utilisé actuellement, était associée à une réduction du risque de cancer de l’ovaire chez les utilisatrices de contraceptifs oraux.

Cette réduction du risque persiste pendant plusieurs années après l’arrêt de l’utilisation de ces contraceptifs oraux. Qu’en est-il à l’heure actuelle avec les contraceptifs de nouvelle génération utilisés maintenant ? Afin de répondre à cette question, les auteurs de cette étude ont analysé les données d’une cohorte nationale, prospective, menée au Danemark entre 1995 et 2014. Toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans au cours de la période 1995-2014 étaient éligibles. Les femmes étaient séparées en plusieurs catégories en fonction de la « non-utilisation », une « utilisation actuelle ou récente » (moins d’un an) ou une utilisation « ancienne » (arrêt depuis plus d’un an) de différentes contraceptions hormonales. Au cours d’un suivi de 21.4 millions personnes/année, 1 249 cancers de l’ovaire sont survenus : 478 chez celles qui utilisaient encore une contraception hormonale, et 771 chez celles qui n’en avaient jamais utilisé. En comparaison avec celles qui n’avaient jamais utilisé de contraception hormonale, une réduction du risque de cancer de l’ovaire est observée chez celles qui utilisent encore une contraception hormonale et chez celles qui l’ont arrêtée récemment (risque relatif = 0.58 ; IC 95 % = 0.49 à 0.68) et chez celles qui l’ont arrêtée depuis plus d’un an (risque relatif = 0.77 ; 0.66 à 0.91). Les risques relatifs chez les utilisatrices actuelles ou récentes (arrêt depuis moins d’un an) diminuent avec l’augmentation de la durée d’utilisation (de 0.82 ; 0.59 à 1.12 avec moins d’un an d’utilisation à 0.26 ; 0.16 à 0.43 avec plus de 10 ans d’utilisation ; p < 0.001 pour la tendance). Il n’y avait pas de différence majeure dans les estimations du risque en fonction du contenu en progestatif des contraceptifs oraux combinés. L’utilisation des progestatifs seuls n’était pas associée à un risque de cancer de l’ovaire. Parmi celles qui continuent d’utiliser une contraception hormonale, la réduction du taux absolu de cancer de l’ovaire était de 3.2 pour 100 000 personnes/année. En fonction du risque relatif chez celles qui n’avaient jamais utilisé de contraception vs celles qui continuent d’en utiliser, on pouvait estimer que l’utilisation de la contraception hormonale prévenait 21 % des cancers de l’ovaire dans la population étudiée. En conclusion, l’utilisation d’une contraception hormonale avec les pilules utilisées maintenant reste associée, comme cela avait été démontré autrefois avec les « vieilles » pilules OP, à une réduction du risque de cancer de l’ovaire chez les femmes. Cet effet est lié à la durée d’utilisation et diminue après l’arrêt de l’utilisation. Il n’y a, semble-t-il, pas d’effet protecteur des contraceptions à base de progestatif seul.

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Michel Lemariey-Barraud

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